FAIT DIVERS - Cédric Jubillar, 34 ans, avait une nouvelle fois clamé son innocence la semaine dernière devant les magistrats. Ce lundi, la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Toulouse a rejeté sa demande de remise en liberté.
Le parquet avait requis il y a six jours son maintien en détention. Ce lundi 22 novembre, la chambre de l'instruction de la Cour d'appel de Toulouse a rendu sa décision concernant la nouvelle demande de remise en liberté de Cédric Jubillar. Une demande rejetée, au grand dam de ses avocats. "Cela fait trop longtemps que cette détention provisoire dure", ont-ils déploré.
"Je suis innocent, je n'ai pas tué Delphine", avait lancé mardi dernier Cédric Jubillar, masque sur le visage, crâne rasé, pull noir et jean, aux nombreux journalistes présents, avant que la présidente de la chambre de l'instruction ne fasse évacuer la salle. À la demande du parquet général, contre l'avis des avocats de la défense, l'audience s'était déroulée à huis clos.
Un coupable idéal pour les gendarmes selon la défense
Cédric Jubillar, incarcéré depuis le 18 juin après sa mise en examen pour homicide volontaire, avait dès juillet demandé sa remise en liberté auprès du juge des libertés et de la détention (JLD). Il a ensuite saisi la chambre de l'instruction de la cour d'appel. Ses recours ont été rejetés, la justice estimant que les éléments à charge étaient suffisants pour justifier son maintien en détention, à la maison d'arrêt de Seysses, près de Toulouse.
Pour Me Alexandre Martin, l'un des avocats de la défense, l'enquête s'enlise, des expertises tardent à être versées au dossier.
"Cet homme n'a pas encore été entendu sur le fond du dossier", a déclaré l'avocat en évoquant l'interrogatoire de Cédric Jubillar le 15 octobre devant les deux juges d'instruction, qui doit se poursuivre le 3 décembre. "L'idée de départ des gendarmes, c'est que le coupable ça ne peut être que lui", a-t-il ajouté.
De leur côté, les parties civiles avaient défendu un maintien en détention "pour la nécessité de l'enquête", a plaidé l'avocat Laurent de Caunes."Il y a eu un temps pour la collecte des données et un temps pour l'analyse en profondeur", souligne un autre, Laurent Boguet, se félicitant "du recours à un logiciel d'analyse criminelle" qu'il juge "impressionnant" par les "éléments objectifs" qu'il a permis de dégager et de confronter à Cédric Jubillar.
Pas de nouvelle, pas de corps
Les avocats du peintre-plaquiste de 34 ans, placé en isolement, dénoncent une détention provisoire "abusive" et estiment que la "présomption d'innocence est bafouée". "Cet homme est détenu dans des conditions d'isolement insupportables", a encore dénoncé la défense.
Sur le fond du dossier, si la justice met en avant "un faisceau d'indices graves et concordants" à l'encontre de son client, l'avocate Emmanuelle Franck les qualifie d'"insuffisants". "Il n'y a ni preuves, ni corps, ni scène du crime", estime-t-elle, et "on ne sait absolument pas ce qui s'est passé" avant que Cédric Jubillar signale aux gendarmes que son épouse avait disparu du domicile familial, dans le village de Cagnac-les-Mines, près d'Albi.
De nombreuses recherches ont été entreprises par les gendarmes aux environs du village. Régulièrement, des amies de l'infirmière se rassemblent et arpentent champs et bois autour de Cagnac-les-Mines en espérant trouver un indice. Lundi 15 novembre, date de son 34e anniversaire, des proches de Delphine Jubillar et des habitants du village se sont recueillis devant la maison inhabitée du couple, où des bougies éclairaient un portrait de la disparue.
Delphine Jubillar a disparu dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020 du domicile de Cagnac-les-Mines. Les deux jeunes enfants du couple ont depuis été placés chez la sœur de Delphine Jubillar.
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