Le skipper français Laurent Camprubi est resté coincé sous la coque de son bateau pendant seize heures.Il avait chaviré au nord-ouest de l'Espagne, le 1er août 2022, alors que la mer était très agitée.Il raconte, en exclusivité, les événements à l'équipe du 20H de TF1.
Alors qu’il naviguait pour préparer sa participation à la Route du Rhum, le skipper français Laurent Camprubi a chaviré, lundi 1er août, au large de l’archipel des îles Sisargas, au nord-ouest de l’Espagne. Au milieu d’une mer tempétueuse, l’homme, âgé de 62 ans a survécu 16 heures avant d’être secouru par la Salvamento Maritimo, les services de secours maritimes espagnols. Sa survie, il la doit à une seule chose : une simple poche d'air dans son bateau.
"La mer était agitée, difficile, avec un vent d'une trentaine de nœuds, mais le bateau marchait bien. J'étais au repos dans le cockpit quand j'ai tapé violemment sur l'eau : le bateau a commencé à s'incliner et j'ai compris que j'avais perdu la quille", détaille Laurent Camprubi. "En quelques secondes, je me suis retrouvé à l'envers. Le bateau a commencé à s'enfoncer et l'eau rentrait. Je me suis dit : 'Là on n'est pas bien'", poursuit le navigateur, qui dit s'être "mis dans un coin, accroupi".
Après qu'il a déclenché la balise de détresse de son Class40 "Glaces Romane", les secouristes arrivent sur les lieux en hélicoptère. Un bateau renversé et aucun signe de vie : voici ce qu'ils découvrent. En dessous, le navigateur français Laurent Camprubi est pris au piège. Un premier plongeur est hélitreuillé sur le bateau. "Il y avait beaucoup de bruit entre l'hélicoptère et la mer, mais il était quasiment sûr d'avoir entendu quelqu'un", explique Vicente Cobelo, l'un des secouristes déployés sur place, à l'équipe du 20H de TF1.
"Je ne me suis pas posé de questions : j'ai fait abstraction de tout"
Pour sauver le skipper, une opération de sauvetage de grande envergue est mise en place. Des équipes de secours, le navire Sar Gavia, deux hélicoptères supplémentaires, un groupe de plongeurs de la Garde Civile (GEAS) et des troupes de la base stratégique de sauvetage maritime de Fene sont déployés sur place.
Dans le bateau renversé, le navigateur continue de taper sur la coque de toutes ses forces. Il a réussi à se réfugier dans un recoin, équipé d'une combinaison de survie en néoprène et de l'eau jusqu'au torse. Mais impossible pour les secouristes d'agir : avec plus de trois mètres de vagues et 50 km/h de vents, il faut attendre. Une attente interminable. "Je ne me suis pas posé de questions, j'ai fait abstraction de tout. Il fallait juste que je tienne et j'ai tenu", affirme le navigateur Laurent Camprubi. "De temps en temps, pendant la nuit, avec la fatigue et le sommeil, mes mains glissaient, je tombais dans l'eau, je remontais".
Au petit matin, toujours rien et l'eau est montée de trente centimètres. "Dans l'eau, je bois la tasse une fois, deux fois, trois fois. Je me suis dit : 'Arrête de respirer, ça va être plus rapide', mais ça ne vient pas. Ça ne vient tellement pas que j'ai un sursaut et je me dis que mon corps ne veut pas mourir. Tu ressors et tu attends le temps qu'il faut. Tu luttes et puis on verra bien." À la surface, c'est une course contre-la-montre pour les secouristes. Après quelques heures, des plongeurs munis de lampes torches parviennent à pénétrer sous la coque, où ils aperçoivent une botte rouge. "La réaction immédiate a été de la toucher et le pied s'est retiré instantanément", expliquent les sauveteurs, qui ont alors tendu une perche que Laurent Camprubi a aussitôt attrapée.
"C'est un sauvetage exceptionnel, car c'est très compliqué dans cette zone. Normalement, on n'aurait pas dû le retrouver vivant. C'est très émouvant, très gratifiant", s'émeut Vicente Cobelo. Hélitreuillé en état d’hypothermie, Laurent Camprubi a été emmené à l’hôpital. Le navigateur l'affirme, il va vite reprendre la mer, mais d'abord, il va retrouver sa famille.
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