DOCUMENT TF1 | "Nordahl Lelandais m’a regardée avec un air très froid" : Colleen, la sœur de Maëlys, se confie

par La rédaction de TF1info | Interview TF1 : Rym Bey, Romain Reverdy, William Wuillemin
Publié le 10 février 2022 à 20h47, mis à jour le 10 février 2022 à 21h05

Source : TF1 Info

Le procès de Nordahl Lelandais, pour le meurtre de la petite Maëlys de Araujo, se poursuit devant la cour d'assises de l'Isère, où le verdict est attendu le 18 février.
Quelques jours après avoir affronté l'assassin de Maëlys au tribunal, sa grande sœur s'est confiée au 20H de TF1.

"Avez-vous violé ma sœur ?". Elle avait pris à partie l'assassin de Maëlys avec colère, le 7 février dernier, lors d'un face-à-face au tribunal de Grenoble. Quelques jours après, l'adolescente de 16 ans semble apaisée, lors de l'entretien qu'elle a accordé à la journaliste de TF1 Rym Bey. Si la grande sœur de Maëlys n'a pas obtenu de Nordahl Lelandais les réponses qu'elle espérait, elle poursuit son "combat" avec fermeté, et assiste avec "beaucoup de nerfs" à la suite du procès, qui aborde l'examen des faits.

"Quand on m’a appelée à la barre, j’avoue que j’ai commencé un peu à stresser". Colleen a dû faire face au regard de l'assassin de sa propre sœur, une épreuve qu'elle raconte dans le reportage de TF1 en tête d'article - une interview dont nous retranscrivons ici le contenu plus en longueur. "Grâce à la présidente, j’ai pu communiquer avec l’accusé", explique l'adolescente. "Au début il m’a regardée avec un air très froid, très vide", se souvient-elle, mais "j’étais déterminée à avoir mes réponses… que malheureusement je n’ai pas eues".  

S'il n'a pas avoué, Lelandais a franchi une étape

Car si Nordahl Lelandais a finalement reconnu avoir tué la petite Maëlys de Araujo, qu'il avait enlevée en août 2017 lors d'un mariage à Pont-de-Beauvoisin (Isère), il nie toujours l'avoir violée. À l'audience du 7 février, Colleen ne l'aura toutefois pas poussé dans ses retranchements pour rien : Lelandais a franchi une étape inédite ce jour-là, en reconnaissant pour la première fois des penchants "pédophiles", ressentis lors de son agression de deux petites-cousines, âgées de 4 et 6 ans, le même été 2017.

Lors de son face-à-face avec l'assassin de sa petite sœur, Colleen dit avoir ressenti "de la colère, et l'infime espoir qu’il dise la vérité". Mais l'adolescente est finalement restée sur "un sentiment de dégoût", "parce qu’on voit qu’il n’y a rien dans ses yeux, pas d’empathie". L'aînée de trois ans de Maëlys avait préparé sa prise de parole, en suivant chaque audience du procès, en notant "au fur et à mesure" les questions qu'elle voulait lui poser. Pour elle, "c'était important pour faire [son] deuil", un long processus différé par les atermoiements de Lelandais durant l'instruction. La "vérité" qu'elle espère encore serait qu'il reconnaisse, avant la fin du procès, "qu’il a violé [sa] sœur, et qu’il a voulu en cacher la preuve pendant six mois, pour qu’on ne puisse pas faire d’analyse"

Pour tenir dans une telle épreuve, observer chaque jour l'assassin de sa sœur, il faut "beaucoup de nerfs", témoigne Colleen, "à cause de ses propos, ou de ses petits sourires parfois, quand il répond aux questions". Des émotions ressenties lors des audiences, l'adolescente retient la"froideur" de Lelandais, "qui [la] rend très triste". Scolarisée en classe de première, elle compte sur le soutien de ses camarades et de ses professeurs, qui l'"écoutent beaucoup", pour aller au bout de ce processus douloureux.

À la fin de sa déposition au procès, Colleen avait tenu à faire diffuser une vidéo montrant Maëlys en train de danser. "On avait cette danse en commun", explique-t-elle, "on se filmait chacune notre tour, c’était un jeu entre nous, et ça montre Maëlys comme elle était tous les jours, dynamique et heureuse"

Après la disparition de Maëlys, Colleen a vécu des phases terribles. "Je n’ai pas pu dormir dans notre chambre", raconte-t-elle, "j’ai dormi dans le salon pendant plus d’un an et demi". Elle évoque un rapport "fusionnel" avec sa sœur, dont elle redoute plus que tout qu'elle soit oubliée : "J’aimerais que personne ne l’oublie, et qu’on retienne ce qu’elle était : une petite fille superbe, adorable, et qui venait en aide aux autres".


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