Dans le Sud-Est, entre la France et l’Italie, la géographie montagneuse rend très difficile le travail de la police aux frontières et les passeurs l’ont bien compris.Face à l’afflux d’immigrés clandestins, la préfecture a autorisé cette semaine l’utilisation de drones de surveillance.Découvrez ce reportage exceptionnel de TF1, au sein de ces unités qui ont déjà intercepté 9000 personnes en situation irrégulière depuis le début de l’année.
À quelques kilomètres de la frontière italienne, une opération de contrôle est en cours. Un véhicule avec cinq individus à bord est immobilisé. Aucun ne possède de passeport. Il s’agit de trois Équatoriens et de deux Péruviens. Dans leur voiture, des équipements et du matériel de construction. Les enquêteurs vont vérifier s’il y a parmi eux un passeur chargé de faire rentrer en France des clandestins. "Là, vraisemblablement, il s’agit d’une affaire de travail dissimulé, donc on a des gens qui sont en situation irrégulière, qui n’ont pas le droit de rentrer en France", explique Vincent Kasprzyk, commandant divisionnaire police aux frontières de Menton (Alpes-Maritimes).
Depuis le début de l’année, sur ce poste frontière, plus de 9000 migrants ont déjà été remis aux autorités italiennes. Des sans-papiers ont été refoulés. Dès le lendemain, certains tenteront un autre chemin, dans les sentiers de montagne par exemple. Sur plusieurs kilomètres, des centaines de vêtements et des sacs à dos abandonnés, car la règle est de voyager le plus léger possible. Des flèches jaunes indiquent la route vers la France. À la frontière, une clôture date de la Seconde Guerre mondiale. "Ça a été démonté par des 'no borders' qui aident les migrants dans leur tentative de passage irrégulier vers la France. Le chemin ici s’appelle le 'pas de la mort' parce que si on se trompe de chemin, on va en direction d’une falaise et d’une chute de 50 à 60 mètres. Donc en fait, c’est de la folie d’emmener les migrants ici", affirme un gendarme. Vendredi 5 mai encore, un homme a chuté et a été miraculeusement sauvé grâce aux secours.
Les mineurs non accompagnés pris en charge en France
7h du matin : premier train en provenance d’Italie. À cette heure-ci, de l’autre côté de la frontière, les policiers transalpins ne sont pas encore déployés. Leurs collègues français, eux, contrôlent déjà. Par manque d’effectif, la police appelle à l’aide des réservistes, des agents à la retraite qui reprennent du service. Dans le train, un individu refuse de se lever pour un contrôle. D’autres personnes qui n’ont pas de papiers suivent le même chemin. Sur le quai, en quelques minutes, sont regroupées 18 personnes, dont deux enfants. L’une n’a que deux ans, sa mère est enceinte. La famille dit venir d’Irak.
Les mineurs non accompagnés sont susceptibles d’être pris en charge dans un foyer en France. Depuis le début de l’année, déjà 1650 mineurs ont été accueillis dans le département. Le chiffre a doublé en un an. À côté, sur le quai, un adolescent pose problème sur son âge. Il semble complètement perdu. Il s’appelle Camara, vient de Guinée. Une fois en Tunisie, des passeurs lui ont promis une traversée jusqu’en Europe contre deux ans de travail en usine. Des fichiers internationaux vont être consultés pour vérifier l’identité du jeune homme.
Actuellement, jusqu’à 200 migrants sont interceptés chaque jour dans le département puis reconduits en Italie. Les passeurs, eux, risquent plusieurs années de prison. Découvrez l’intégralité de ce reportage du 20H de TF1 dans la vidéo en tête d’article.
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