Double homicide dans les Cévennes : Valentin Marcone n'a pas émis de "regrets" en garde à vue

Léa Coupau avec AFP
Publié le 17 mai 2021 à 0h02, mis à jour le 17 mai 2021 à 0h35

Source : JT 20h WE

AVEUX - Le jeune homme de 29 ans a été mis en examen pour assassinats et placé en détention. Les enquêteurs n'ont pas de doute sur la préméditation des meurtres de son patron et de son collègue.

Valentin Marcone n'a "pas fait part de regrets" au cours de sa garde à vue, d'après le procureur de Nîmes. Interpellé après s'être rendu aux forces de l'ordre vendredi 14 mai au soir, le jeune homme de 29 ans a reconnu le double meurtre de son patron et d'un de ses collègues, commis quatre jours plus tôt dans le village tranquille des Plantiers (Gard).

Durant sa cavale, l'homme s'était caché au cœur de la forêt cévenole où il avait échappé à la traque de plus 350 gendarmes, lourdement équipés. Face aux forces de l'ordre ce dimanche, Valentin Marcone a refusé l'assistance d'un avocat lors de sa garde à vue, mais a pu livrer de nombreux détails sur les raisons qui l'ont poussé à passer à l'acte.

Une altercation à propos "du paiement d'heures supplémentaires"

Selon lui, ses relations professionnelles s'étaient largement détériorées. Le matin du drame, "il dit avoir eu une altercation avec son employeur et un collègue à propos du paiement d'heures supplémentaires", raconte Eric Maurel, le procureur. Le jeune homme, armé, ouvre alors sa combinaison et fait "feu à au moins trois voire quatre reprises sur les deux victimes".

Toujours d'après ses déclarations, c'est "une possible conversation entre son patron et son collègue sur son licenciement pour faute grave" qui aurait pu motiver son passage à l'acte.

Valentin Marcone rentre ensuite chez lui avant de prendre la fuite. Il se cache non loin de là, à 600 mètres de "son habitation", dans un trou à sangliers, haut de quelques centimètres. Difficile pour les gendarmes de trouver son repère. "Il a choisi un endroit à proximité d'un ruisseau, mais néanmoins, il n'avait pas de nourriture", continue le colonel Michel.

Un "jeune homme calme"

Après sa reddition à l'issue de "83 heures" de cavale, Valentin Marcone a immédiatement "avoué son double crime", a indiqué Eric Maurel, qui décrit par ailleurs un "jeune homme calme", s'exprimant "de manière logique et cohérente".

Sur sa personnalité, rien ne permet de dire qu'il "soit paranoïaque" même "s'il ressentait de la peur vis-à-vis de certaines personnes du village avec lesquelles il avait pu être en conflit". Mais voilà ce qui expliquerait, d'après le procureur, pourquoi il portait un gilet pare-balles et une arme de poing depuis plusieurs mois.

Lors de sa cavale, les forces de l'ordre avaient d'ailleurs pu récupérer "son arme de poing" et "des éléments d'une arme longue". Le fugitif a affirmé aux enquêteurs les avoir jetés peu après son double meurtre, ne voulant "pas faire de mal aux gendarmes"

Premiers contacts avec son avocate

"Il se positionne comme une victime qui a réagi à une agression", précise le colonel Michel et a choisi dorénavant de "garder le silence" devant le juge d'instruction.

Cet après-midi, Valentin Marcone a rencontré son avocate, Me Hélène Mordacq, avec qui "il a établi un premier contact". Au micro de LCI, elle a confié avoir vu "un jeune homme très affaibli, dans un état de sidération" mais "qui entend se plier aux affres de la justice. Il est dans une dynamique de pardon et de coopération."

"Il est important que cette instruction se passe dans un contexte de sérénité", a-t-elle poursuivi. "Les faits sont graves et ont causé beaucoup d'émoi. Cette sérénité est donc très importante." 

PREMIERS MOTS DE L'AVOCATE DE V.MARCONESource : TF1 Info

Valentin Marcone a été mis en examen, ce dimanche, pour "assassinats" et a été placé en détention provisoire.


Léa Coupau avec AFP

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