Accident mortel à Millas : la conductrice du car scolaire jugée à partir de lundi

Publié le 18 septembre 2022 à 9h00

Source : JT 20h Semaine

Le 14 décembre 2017, six collégiens décédaient et 17 autres enfants étaient blessés dans un accident à Millas.
Le car scolaire qui les transportait a été percuté de plein fouet par un train sur un passage à niveau.
La conductrice du car est jugée à partir de ce lundi pour "homicides et blessures involontaires".

Ils s'appelaient Ophélia, Allan, Loïc, Yonas, Diogo et Teddy, et avaient entre 11 et 13 ans. Le 14 décembre 2017, ils se trouvaient avec 17 autres enfants dans un car scolaire qui devaient les ramener chez eux. Mais vers 16h, le véhicule qui les transportait a été percuté de plein fouet par un train roulant à 80km/h sur un passage à niveau de Millas (Pyrénées-Orientales). Le car a été sectionné en deux. Ces six collégiens sont morts sur le coup, et 17 autres ont été blessés. 

Les quatre employés de la SNCF et leurs 24 passagers qui se trouvaient dans le train s'en sont sortis sains et saufs, comme la conductrice du car, Nadine Oliveira, retrouvée par les secours allongée au sol, en état de choc. Six ans après cette tragédie, cette femme, aujourd'hui âgée de 53 ans, est jugée à partir de ce lundi 19 septembre et jusqu'au 7 octobre devant le tribunal correctionnel de Marseille. Elle doit comparaître pour "homicides involontaires" et blessures involontaires ayant entraîné une interruption totale de travail allant de deux à 180 jours, une période qui varie selon les enfants. 

Au cœur de ce drame, une polémique visant le niveau de la barrière du passage à niveau au moment de l'accident. Il est en effet reproché à la conductrice de "ne pas avoir prêté attention au caractère fermé du passage à niveau et d'avoir forcé la demi-barrière fermée alors qu'arrivait un train express régional".

Nadine Oliviera, qui avait l'habitude de ce trajet, conteste cette conclusion de l'instruction. "Elle maintient que les barrières étaient levées et qu'elle n'aurait jamais franchi une barrière baissée", avait déclaré Me Jean Codognès, son avocat, en février 2022, à l'annonce de son renvoi devant le tribunal correctionnel.

"Une affaire douloureuse pour tout le monde"

Les audiences, qui se dérouleront du 19 septembre au 7 octobre, seront retransmises dans leur intégralité à Perpignan, les quelque 130 parties civiles constituées vivant dans les Pyrénées-Orientales.

Lors de ces audiences, des juristes et psychologues de l'association marseillaise d'aide aux victimes d'actes de délinquance (Avad), assisteront les parties civiles, familles des enfants décédés dans l’accident et collégiens blessés. Il en sera de même dans la salle de retransmission des débats à Perpignan.

Nadine Oliviera, que ses défenseurs ont décrite comme toujours anéantie par le drame, bénéficiera, elle aussi, de l'assistance d’une psychologue. "C'est une affaire très douloureuse pour tout le monde", a observé la présidente du tribunal, Céline Ballérini, qui a demandé aux avocats des victimes de les inviter à s'exprimer à la barre. "Il ne s'agit pas de rajouter à la souffrance mais l'idée du tribunal est bien de prendre soin des parties car rien ne remplace l’oralité des débats. On aura à cœur de faire en sorte qu'il sera répondu à toutes les questions".

Lors de cette audience de mise en état, l'avocat de la SNCF a fait part de sa constitution de partie civile alors que celle-ci avait été déclarée irrecevable durant l’instruction. Plusieurs associations de victimes sont constituées parties civiles, et notamment celles créées après ce drame comme À la mémoire de nos anges et Millas 14 décembre 2017.


La rédaction de TF1info

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