Raymond Touillet est jugé pour le meurtre et le viol d'une quinquagénaire en 2001 à partir de ce lundi à Valence.La justice lui reproche également les viols entre 1998 et 2000 de sa sœur et de son ex belle-fille, alors âgées de 14 et 16 ans.
Un procès, plus de vingt ans après les faits. Raymond Touillet, âgé de 58 ans, est jugé à partir de ce lundi à Valence (Drôme). Cet homme au parcours de vie chaotique est suspecté du meurtre et du viol d'une quinquagénaire en 2001, mais aussi pour les viols entre 1998 et 2000 de sa sœur et de son ex-belle-fille alors âgées de 14 et 16 ans.
L'audience, qui doit se tenir jusqu'à jeudi, s'est ouverte à 14h devant la cour d'assises de la Drôme en présence de l'accusé, a précisé l'avocate d'une partie civile, Me Caroline Jean-Meire.
"La justice s'est-elle donné les moyens suffisants ?"
Le 2 août 2001, le corps partiellement dénudé de Chantal de Chillou de Saint-Albert, 55 ans, est retrouvé le long d'un sentier à Chatuzange-le-Goubet, avec de profondes blessures au crâne et des traces de combustion aux cuisses. Elle avait été vue la veille à la gare de Valence-TGV, où elle avait manqué une correspondance.
Sur les lieux du crime, un mégot et un gobelet révèlent la présence d'ADN masculin inconnu. Les échantillons sont enregistrés au Fichier national des empreintes génétiques (Fnaeg). Mais l'enquête piétine malgré de nombreuses investigations et une ordonnance de non-lieu est rendue en 2012.
En 2019, l'affaire rebondit : l'unité spécialisée dans les affaires non élucidées de la gendarmerie ressort le dossier en exploitant une ancienne piste avec de nouveaux moyens techniques. Le parquet de Valence rouvre l'enquête pour assassinat. L'analyse de l'ADN retrouvé sur le mégot près du corps, mais aussi sur le t-shirt et dans les prélèvements vaginaux de la victime, confond Raymond Touillet. Il est interpellé en juin 2020 et reconnaît partiellement les faits.
Cet habitant de Romans-sur-Isère était déjà "depuis 2008 enregistré dans le Fnaeg" après une condamnation pour "violences intra-familiales", selon Me Jean-Meire. "La justice s'est-elle donné les moyens suffisants et nécessaires pour résoudre l'enquête au plus tôt ?", s'était-elle interrogée en amont du procès. L'enquête sur sa personnalité a aussi fait émerger les accusations de viols sur ses proches, dont il doit répondre cette semaine. Le verdict est attendu jeudi.