JUSTICE - LSK, la banque d'affaires dirigée par Dominique Strauss-Kahn jusqu'en octobre 2014, est dans le viseur de la justice, révèlent France Inter, France Info et Le Parisien magazine ce vendredi 16 octobre. Le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire.
Quelques mois à peine après avoir cessé d'animer la chronique mondaine, Dominique Strauss-Kahn voit à nouveau son nom associé à la chronique judiciaire. LSK, la banque d'affaires luxembourgeoise qu'il présidait jusqu'en octobre 2014, fait l'objet depuis l'été d'une enquête préliminaire pour escroquerie et abus de biens sociaux, révèlent conjointement France Inter, France Info et Le Parisien magazine.
Une gestion très douteuse
La banque, en faillite, a laissé une ardoise qui s'élève aujourd'hui à 100 millions d'euros, que réclament 156 créanciers répartis à travers le monde. Ainsi de l'homme d'affaires français Jean-François Ott qui, le premier, avait porté plainte en juillet après la perte de 500.000 euros. Une deuxième plainte a ensuite été déposée par un ex-banquier macédonien, révèlent les trois médias .
LSK avait basé son activité sur des placements financiers via "un réseau de filiales nommées Assya", reprennent ces médias. Lui est aujourd'hui reproché une gestion particulièrement douteuse, déjà en place lorsque DSK est arrivé à sa tête, en septembre 2013.
D'une part, la banque prend l'habitude d'investir l'argent qui lui est confié par ses clients – du père de famille au grand investisseur – dans ses propres filiales pour, expliquent nos confrères , faire "monter artificiellement le cours" de ses propres actions. D'autre part, même en interne, au Luxembourg, le quotidien, des factures d'électricité impayées aux salaires versés en retard, semble géré par-dessus la jambe.
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DSK floué ?
Après un passage au tribunal à l'été 2014 où LSK est condamné à versé deux millions d'euros à une société d'assurances suisse, la banque s'avère insolvable et au bord de la faillite. Le coup est dur pour DSK, qui espérait lever deux milliards d'euros. En octobre 2014, l'ancien président du FMI finit par démissionner, tandis que son associé, Thierry Leyne, se suicide, trois jours plus tard.
Interrogé sur le dossier, l'avocat de DSK a confié que l'ex favori à la présidentielle 2012 n'avait "aucun rôle opérationnel" dans l'affaire. Sa signature aurait d'ailleurs été imitée sur des procès-verbaux de conseils d'administration. De nombreuses questions restent en suspens pour les enquêteurs, qui se demandent bien ce que Dominique Strauss-Kahn a pu aller faire dans une telle galère.
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