Affaire Alexia Daval : Edwige Roux-Morizot, une procureure en colère

Publié le 2 février 2018 à 11h52
Affaire Alexia Daval : Edwige Roux-Morizot, une procureure en colère
Source : AFP

PARCOURS - La procureure de la République de Besançon, s'est adressée à la presse, jeudi 1er février, pour dénoncer la "surenchère médiatique" autour de l'affaire d'Alexia Daval. Rappelant les principes judiciaires du secret de l'instruction et de la présomption d'innocence, des principes qui lui sont chers.

Le message est tombé en fin d'après-midi. Edwige Roux-Morizot, procureure de Besançon allait tenir une conférence de presse, après des jours d'agitation consécutifs à l'arrestation puis aux aveux du mari d'Alexia Daval. Depuis qu'elle s'est adressée à la presse pour faire un point sur l'enquête après les aveux de Jonathann Daval, les petites phrases et les interventions médiatiques des avocats, la réaction de la secrétaire d'Etat chargé de l'Egalité entre les femmes et les hommes Marlène Schiappa et les commentaires qui ont suivi, elle voulait faire le point et "porter la voix de la raison".

C'est donc une procureure calme mais visiblement éprouvée par les fuites dans la presse, qui s'est adressé jeudi 1er février aux journalistes, rappellant à tous les commentateurs que le "secret de l'instruction et la présomption d'innoncence sont des valeurs qui ne se marchandent pas". La prise de parole a duré trois minutes, juste le temps nécessaire pour demander que "la folie médiatique s'arrête".

Un visage et une personnalité connue des spécialistes

Si l'affaire Alexia Daval semble être hors du commun, la procureure de Besançon est un visage connu des spécialistes. L'année dernière, c'est elle qui s'est chargée de l'affaire de Narumi Kurosaki, une étudiante japonaise de 21 ans, tuée mais dont le corps n'a jamais été retrouvé.

En janvier 2017, quelques semaines après la disparition de la jeune femme, Edwige Roux-Morizot indiquait lors d'une conférence de presse qu'une enquête pour violation du secret de l'instruction avait été ouverte après la diffusion d'informations que la procureure désignait comme "totalement confidentielles", dans la presse. 

C'est elle également qui s'est chargée de l'affaire de l'empoisonnement de patients à l'hôpital de Besançon, courant 2017. Un médecin réputé et apprécié du milieu médical bisontin est suspecté de l'empoisonnement volontaire et prémédité de sept patients âgés de 37 à 53 ans, entre 2008 et 2017, dans deux cliniques privées de Besançon.

Toujours dans le milieu médical, elle s'est occupée de l'affaire de l'amiante à l'hôpital de Pontarlier. Le tribunal correctionnel de Besançon avait reconnu l'établissement et une ex-directrice, Gaëlle Fonlupt, coupables de "mise en danger de la vie d'autrui" et de "manquements aux obligations de sécurité" du personnel. La justice a estimé que le centre hospitalier et son ancienne directrice avaient exposé 23 salariés à l'amiante, un matériau hautement cancérigène, lors d'un chantier de rénovation dans l'un des bâtiments en février et mars 2012. 

"La présomption d'innocence est bafouée chaque jour"Source : Sujet JT LCI
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Edwige Roux-Morizot était également au parquet de Besançon, lorsqu'il a falllu résoudre l'énigme du corps d'une jeune roumaine de 18 ans, retrouvé dans une forêt de l'Est de la France. Autant d'affaires passées sous le feu des projecteurs mais qui avaient sans doute davantage échappé à la "folie médiatique" dénoncée ce jeudi par la procureure.


La rédaction de TF1info

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