L'incendiaire de la cathédrale de Nantes en 2020 condamné à quatre ans de prison

par Y.R. avec AFP
Publié le 29 mars 2023 à 20h51, mis à jour le 29 mars 2023 à 21h32

Source : Sujet TF1 Info

Emmanuel Abayisenga, l'incendiaire de la cathédrale de Nantes en juillet 2020, a été condamné, mercredi 29 mars, à quatre ans de prison ferme.
Ce sacristain bénévole rwandais, qui devait fermer les portes de l'édifice religieux, avait avoué avoir mis le feu à la paroisse.
Il doit être jugé prochainement pour le meurtre d'un prêtre en Vendée.

Il avait mis le feu à l'édifice. Le 18 juillet 2020, 15 mois après l'incendie qui avait ravagé Notre-Dame de Paris, Emmanuel Abayisenga, un ressortissant rwandais, avait allumé un brasier dans la cathédrale Saint-Pierre et Saint-Paul de Nantes. Les flammes avaient détruit le grand vitrail de la façade ouest, un tableau d'Hippolyte Flandrin du XIXe siècle, ainsi que l'orgue du XVIIe siècle, qui en fondant avait contaminé la paroisse.

Les soupçons s'étaient très vite tournés vers le sacristain bénévole, chargé de fermer les portes de la cathédrale. Une semaine seulement après l'incendie dévastateur, il était finalement passé aux aveux.

Il explique avoir "perdu le contrôle"

Le procès de l'incendiaire présumé se tenait, mercredi 29 mars, deux ans et demi après les faits. Le tribunal de Nantes l'a condamné quatre ans de prison ferme, retenant une altération du discernement au moment des faits. Le ministère public avait requis six ans de prison contre l'homme de 42 ans à la santé précaire, qui souffre de troubles physiques et psychiques. Une peine assortie d'une interdiction de porter une arme et de séjourner dans le département de Loire-Atlantique pour une durée de cinq ans. 

Son avocate, Me Meriem Abkoui, qui avait plaidé l'abolition du discernement au moment de l'incendie, estime toutefois que "la question de sa responsabilité pénale demeure". "Il y a beaucoup d'aléas dans ses réponses qui manquent parfois de cohérence", a-t-elle déclaré après le jugement. "C'est bien une vaste colère et un sentiment de vengeance lié à sa situation administrative qui est à l’origine de cette mise à feu consciente et méthodique", a argumenté la procureure Véronique Wester-Ouisse.

Arrivé en France en 2012 et bénévole pour le diocèse depuis 2016, Emmanuel Abayisenga a reconnu les faits dès le début de l'audience, expliquant qu'il s'était rendu au petit matin dans la cathédrale pour prier afin de "trouver un apaisement", avant de "perdre le contrôle" en passant devant un endroit, où il avait subi une violente agression le 31 décembre 2018. "Depuis ce jour, je regrette ce qui s'est passé", a-t-il assuré, s'exprimant parfois en français et parfois en langue rwandaise, assisté par une interprète. "Je voulais donner ma contribution au pays qui m'a accueilli, mais ça ne s'est pas passé comme ça", a-t-il ajouté, demandant "pardon"

Dans une procédure distincte, il est par ailleurs mis en examen pour l'assassinat du père Olivier Maire en août 2021, à Saint-Laurent-sur-Sèvre, en Vendée. Son procès pourrait se tenir fin 2024 selon son avocate. 


Y.R. avec AFP

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