Procès du "tireur de Libé" : la personnalité d'Abdelhakim Dekhar au coeur des débats

Publié le 17 novembre 2017 à 13h55, mis à jour le 17 novembre 2017 à 22h02
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Source : Sujet JT LCI

PARIS - Abdelhakim Dekhar, 52 ans, comparaît depuis ce vendredi matin et pendant une semaine devant la cour d'assises pour récidives de tentative d'assassinat, enlèvement et séquestration. En novembre 2013, il était entré armé dans les locaux parisiens de BFMTV et dans ceux de Libération, où il avait blessé un assistant photographe, avant de se rendre à la Défense où il avait, cette fois, tiré des coups de feu devant la Société générale. LCI vous fait suivre ce procès en live-tweet.

Ce live est à présent terminé. 

TIRAGE DES JURES



La cour procède au tirage des jurés. Il y aura trois jurés supplémentaires. 

AUDIENCE OUVERTE 


Le procès d’Abdelhakim Dekhar vient de s’ouvrir devant les assises de Paris. Agé de 52 ans aujourd’hui, l’accusé est poursuivi pour récidives de tentative d'assassinat et pour enlèvement et séquestration, Il encourt la perpétuité. Entre le 15 et le 20 novembre 2013, il avait semé la panique en France après s’être introduit armé dans les locaux de BFM TV et Libération avant de se rendre à La Défense et de prendre la fuite. Il avait tiré plusieurs coups de feu dans les locaux de Libé, blessant un assistant photographe, et avait tiré des coups de feu le même jour, le 18 novembre 2013, à La Défense devant la Société Générale, sans fait de blessé. Puis Abdelhakim Dekhar avait pris la fuite et pris en otage un automobiliste. Il s’était changé dans la voiture et avait demandé au conducteur de l’emmener sur les Champs-Elysées. 

Il avait ensuite disparu dans les couloirs souterrains des transports en commun. Un appel à témoins avait été lancé ce même jour. Abdelhakim Dekhar avait finalement été interpellé le 20 novembre dans le 92 après qu’un individu, qui l’avait hébergé, s’est présenté au commissariat pour indiquer où il se trouvait. Dekhar avait été retrouvé par les forces de l’ordre à demi conscient alors qu’il venait d’absorber des médicaments. 

Dans une lettre non-datée laissée derrière lui et évoquée en 2013 par le procureur de Paris François Molins, il développe la théorie d'un "complot fasciste", s'en prend au "capitalisme" et aux journalistes "payés pour faire avaler des mensonges". Dans d'autres messages, il se fait le porte-parole des opprimés. 

Cinq jours d'angoisse, cinq jours de panique, cinq jours de traque… puis la fin d'un calvaire. Du 15 au 20 novembre 2013, un homme avait semé la panique dans tout Paris et tout le pays, un a et demi après les attentats commis dans le Sud de la France par Mohamed Merah et qui ont coûté la vie à sept personnes. L'individu, armé d'un fusil, s'était rendu dans les locaux parisiens de BFMTV le 15 novembre et trois jours plus tard dans ceux de Libération à Paris, puis à la Société Générale à la Défense. 

Il avait ensuite pris en otage un homme, lui demandant de le conduire aux Champs-Elysées, avant de se volatiliser. Il sera interpellé le 20 novembre dans le 92, dans une voiture, alors qu'il venait d'avaler des cachets pour mettre fin à ses jours. C'est un homme qui l'a hébergé dans son appartement, et qui l'a reconnu sur l'appel à témoins lancé deux jours plus tôt, qui l'avait alors livré à la police. 

A partir de ce vendredi et jusqu'au 24 novembre, celui qui sera surnommé par la suite le "tireur de Libé" ou le "tireur parisien" est jugé pour Haut du formulaire pour récidives de tentative d'assassinat et pour enlèvement et séquestration. Abdelhakim Dekhar de son vrai nom, 52 ans aujourd'hui, encourt la perpétuité.

Le portrait d’Abdelhakim Dekhar alias "Toumi"Source : JT 20h Semaine
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Un homme déjà connu de la police et de la justice

Avec cette affaire, les services de police et de justice ont redécouvert une vieille connaissance des années 90. Abdelhakim Dekhar avait été condamné en 1998 dans un dossier criminel majeur de l'époque lié aux milieux de l'ultra-gauche. Il était soupçonné d'être "le troisième homme" de l'équipée de deux membres de cette mouvance, Florence Rey et Audry Maupin : une fusillade place de la Nation à Paris, au cours de laquelle trois policiers, un chauffeur de taxi et Maupin avaient été tués en 1994. Il avait été condamné à 4 ans de prison pour "association de malfaiteurs". Sa peine correspondant au temps passé en détention provisoire, il avait été libéré juste après le procès, en octobre 1998. 

Jusqu'à cet automne 2013, celui qui était parti vivre à Londres, s'était marié et avait eu deux enfants n'avait plus fait parlé de lui. Pourquoi alors ce coup de folie quinze ans plus tard ? Dans une lettre non-datée laissée derrière lui et évoquée en 2013 par le procureur de Paris François Molins, il développe la théorie d'un "complot fasciste", s'en prend au "capitalisme" et aux journalistes "payés pour faire avaler des mensonges". Dans d'autres messages, il se fait le porte-parole des opprimés. 

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Sa défense tentera de convaincre la cour que l'accusé n'avait pas l'intention de tuer. Sur le banc des parties civiles : Libération, la Société générale, le rédacteur en chef de BFMTV visé par l'arme, l'assistant photographe blessé. L'homme qui l'a hébergé sera aussi jugé pour "destruction d'objet concernant un crime".


Aurélie SARROT

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