Enfant poussé depuis la Tate Modern : l'accusé condamné à la prison à vie

Publié le 26 juin 2020 à 12h57, mis à jour le 26 juin 2020 à 13h02
Photo du Tate Modern, théâtre du drame du 4 août 2019

Photo du Tate Modern, théâtre du drame du 4 août 2019

Source : Tolga Akmen / AFP

LONDRES - La justice britannique a condamné Jonty Bravery, responsable de très graves blessures infligées à un Français de six ans, à la prison à vie avec une peine de sûreté de 15 ans. Alors âgé de 17 ans, il avait reconnu l'avoir poussé l'enfant du dixième étage du musée londonien en août 2019.

"On ne sait pas s'il guérira totalement." Les propos de la procureure durant l'audience suffisent à illustrer la gravité des blessure de cet enfant de 6 ans tombé de 10 étages après avoir été poussé. L'affaire, dont les faits se sont déroulés le 4 août 2019, a connu son dénouement juridique ce vendredi puisque la cour criminelle de l'Old Bailey (Londres) a condamné l'accusé, Jonty Bravery, 17 ans à l'époque, à la prison à vie avec une peine de sûreté de 15 ans.

Dans les motivations de sa décision, la présidente de la cour a retenu la préméditation et la dangerosité de l'accusé, soulignant une nouvelle fois la gravité des blessures dont souffre la victime, dont la vie "ne sera plus jamais la même".

De (très) lents progrès

Alors qu'il visitait avec ses parents le Tate Modern, musée d'art moderne londonien, le garçon français de 6 ans avait été poussé depuis le dixième étage. S'en était suivi une chute de près de 30 mètres, engendrant une hémorragie cérébrale et de multiples fractures à la colonne vertébrale, aux jambes et aux bras. Sa guérison complète demeure toujours incertaine même si son état s'améliore au fil des jours. 

En fin d'année, il avait retrouvé l'usage de la parole, ce dont ses parents s'étaient réjouis sur un site qui a permis de récolter plus de 230.000 euros pour soigner l'enfant : "Nous avons de très bonnes nouvelles à vous partager. Notre petit chevalier recommence à parler !" Dans leur dernier message, ils ont précisé : "Nous ne comprenons pas tout ce qu'il dit, en particulier quand il est fatigué, mais il s'exprime de plus en plus". 

D'importants troubles psychologiques

L'accusé, Jonty Bravery, aujourd'hui âgé de 18 ans et qui souffre d'importants problèmes psychologiques, avait plaidé coupable en décembre.Apparu en visioconférence depuis l'hôpital lors de l'audience, il affichait, selon plusieurs témoins, un "grand sourire" et paraissait "calme" après son geste. Durant l'enquête, l'adolescent avait aussi expliqué avoir entendu des voix lui intimant de blesser ou tuer des gens. 

Le drame s'était déroulé dans un contexte particulier. Quelques mois avant la commission des faits, le père de Jonty Bravery avait évoqué sur les réseaux sociaux les problèmes d'autisme de son fils. Il avait aussi enjoint au ministre de la Santé Matt Hancock de "faire (son) travail" et d'"empêcher que plus d'enfants meurent et soient maltraités dans ces institution répugnantes". 

Parallèlement, l'accusé lui-même avait tenu, à des soignants en 2018, des propos choquants et qui avait été enregistrés : "Dans les prochains mois, j'ai dans la tête que je dois tuer quelqu'un [...] Cela pourrait être le Shard (un gratte-ciel londonien ndlr), ça pourrait être n'importe quoi, du moment que c'est un truc haut. On pourrait aller en haut, le visiter et pousser quelqu'un de là."


La rédaction de TF1info

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