Enfants maltraités dans le Pas-de-Calais : face aux "défaillances", le gouvernement ouvre une enquête administrative

Publié le 5 septembre 2022 à 15h14, mis à jour le 5 septembre 2022 à 15h26

Source : JT 20h WE

Le gouvernement ouvre une enquête administrative sur la prise en charge d'une famille de Noyelles-sur-Lens dont les parents viennent d'être renvoyés devant la justice pour maltraitances sur leurs dix enfants.
La secrétaire d'État à l'Enfance Charlotte Caubel a annoncé la création d'un "comité de suivi renforcé" dans le département.

Comment un couple accusé de maltraitance a-t-il pu passer entre les mailles des services sociaux ? C'est la question brûlante qui se pose aux autorités après les révélations au sujet d'une famille de Noyelles-sur-Lens (Pas-de-Calais). "Nous conduirons une enquête administrative", a annoncé ce lundi la secrétaire d'État chargée de l'Enfance, Charlotte Caubel, en déplacement dans cette commune. Elle devra mettre au jour les "défaillances" de la prise en charge de cette famille connue des services sociaux depuis 2013, dont les parents viennent d'être renvoyés devant la justice pour maltraitances sur leurs dix enfants âgés de quatre mois à 24 ans.

Interpellé fin août, après l'appel de l'un des aînés de la fratrie aux services sociaux, le couple de quadragénaires doit être jugé en janvier, soupçonné de carences éducatives graves et de "violences sur mineur de 15 ans par ascendant", sans ITT (incapacité totale de travail). Mais la famille était "connue des services", à la suite d'un premier signalement en 2013, a détaillé Charlotte Caubel, venue faire un point sur ce dossier à la préfecture du Pas-de-Calais.

L'enquête sera menée avec "les inspections des affaires sociales, de la justice et de l’éducation nationale, au côté du département" pour "décrypter" pourquoi "cela a donné lieu à une réaction si tardive", a-t-elle annoncé, reconnaissant "des défaillances", notamment en matière de "coordination et d’échange d’informations". "Il y a eu plusieurs prises en charge", "des signalements", notamment de l'éducation nationale, mais "qui n’ont pas nécessairement été recoupés", a-t-elle regretté. 

Création d'un "comité de suivi renforcé" dans le département

"Tous les services (les) ont accompagnés, chacun dans leur silo", mais "on n’a pas mis en lien les problématiques du grand frère avec celle du nourrisson" et "on ne s’est pas rendu compte de la récurrence, et de la difficulté qui allait en s’accroissant", a-t-elle observé. Des visites des services sociaux ont également eu lieu, mais le couple prévenu en amont "mettait peut-être en ordre sa maison avec bonne volonté ou consciemment pour cacher sa réalité", a-t-elle relevé. Lorsque les policiers sont intervenus au domicile familial au mois d'août, ils avaient notamment "constaté que deux enfants de 2 et 5 ans" se trouvaient "attachés à des chaises hautes, pour qu'ils ne bougent pas", et dans un "état d'hygiène déplorable", selon le parquet. 

La secrétaire d'État a également annoncé la création d'un "comité de suivi renforcé" dans le département pour améliorer la "coordination" et "l'échange d'informations" entre les différents acteurs de la protection de l'enfance, dont la préfecture, le département, la justice et l'éducation nationale. 


La rédaction de TF1info avec AFP

Tout
TF1 Info