Selon une enquête de plusieurs médias, l'armée française a voulu se servir du journaliste pour localiser un chef djihadiste au Mali.Face à des risques trop importants, cette idée avait été finalement abandonnée.Olivier Dubois a été libéré en mars dernier, après plus de 700 jours de captivité.
L'armée française pointée du doigt. D'après une enquête menée par plusieurs médias français, les militaires participant à l'opération Barkhane - qui s'est achevée officiellement en novembre dernier - auraient tenté d'utiliser le journaliste français Olivier Dubois à son insu pour essayer de localiser un chef djihadiste. Une opération avortée car trop risquée. Mais les soldats n'auraient, ensuite, pas empêché son enlèvement au Mali en 2021, rapportent dans une enquête nos confrères du Monde, de Libération, de RFI et de TV5 Monde.
L'opération n'a pas eu lieu in extremis
La force française Barkhane était informée du projet du journaliste français de rencontrer dans le nord-Mali un dirigeant djihadiste affilié à Al-Qaïda, un certain Abdallah Ag Albakaye, via un fixeur servant d'indicateur aux armées. Interrogé par la justice malienne, cet homme a expliqué que des soldats français lui avaient promis une récompense de 600 euros dans le cas où il serait parvenu à organiser une rencontre entre le journaliste et le chef djihadiste.
D'après les médias français ayant eu accès à des documents judiciaires français et maliens relatifs à l'affaire, les militaires de Barkhane auraient renoncé in extremis à l'opération. Sans, dans le même temps, déployer les moyens adaptés pour empêcher l'enlèvement d'Olivier Dubois. Finalement, Olivier Dubois avait été kidnappé le 8 avril 2021 à Gao, dans le nord du Mali, par le GSIM, principale alliance jihadiste au Sahel liée à Al-Qaïda.
"Pas de commentaire" ni au ministère, ni dans les rangs de l'armée
Chargée d'enquêter en interne sur cette affaire, l'inspection générale des armées (IGA) a conclu fin 2021 qu'il n'y avait "pas eu de faute personnelle au sein de la force Barkhane" mais que "la sensibilité du sujet n'a pas fait l'objet d'une prise en compte à un niveau suffisant permettant de conduire (...) une action dissuasive à l'encontre du journaliste". Invité à réagir par l'Agence France-Presse, le ministère français des Affaires étrangères a refusé tout commentaire "en raison de l'instruction judiciaire" en cours. L'état-major n'a, quant à lui, pas souhaité faire de commentaires.
De source diplomatique, on rappelle qu'une "lettre rouge" - pour fortement déconseillé - avait été envoyée à Olivier Dubois la veille de son rapt pour le dissuader de faire ce voyage. Après 711 jours de captivité, le journaliste a été libéré le 20 mars dernier.
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