Près de 40% des candidats à l’examen du permis de conduire obtiendraient leur code en trichant.Des codes sont ainsi vendus sur Internet pour quelques centaines d’euros.Certaines personnes proposent même de passer le code à la place des candidats.
Quand Sabrina Abizid, monitrice d’auto-école, rencontre un nouvel élève, il lui suffit de quelques secondes pour déceler si celui-ci a vraiment obtenu son code de la route. "La personne voit le feu passer à l’orange et va accélérer pour le passer parce que pour lui, le feu orange, ça se passe. Le sens interdit est pris pour un stop très fréquemment. Si ça ce n’est pas acquis, on sait tout de suite que le code n’a pas été acquis de manière légitime", affirme-t-elle.
Une fraude massive
Selon le syndicat majoritaire des inspecteurs du permis de conduire, 40% des candidats à l’examen obtiendraient leur code de la route en trichant. Le ministère de l’Intérieur reconnaît la fraude, mais ne communique aucun chiffre. D’après le syndicat, ce phénomène est dû à la privatisation de l’examen du code depuis 2016. "C’est de l’usurpation d’identité, c’est une absence de contrôle d’identité, c’est une absence de surveillance du candidat. Avant d’être externalisé, l’examen de code était un examen d’État", déclare Stéphane Besanceney, secrétaire adjoint du syndicat FO-SNICA.
Des codes de la route vendus sur Internet
Aujourd’hui, huit organismes agréés par l’Etat peuvent faire passer le code dans des centres mais ils seraient moins vigilants. Sur Internet, ces annonces se multiplient : des codes de la route vendus quelques centaines d’euros. Même plus besoin de se présenter à l’examen promettent certaines annonces. Et le paiement se fait uniquement en cas de réussite.
Derrière ces offres illégales, des personnes qui proposent de fausses attestations du code ou de passer l’examen à votre place. Consciente du risque de fraude, La Poste, l’un des organismes agréés pour faire passer l’examen, est intransigeante avec les candidats. "Il y a des candidats qui vont venir ici avec leur carte vitale, donc là, on les refuse. Si vous avez quelqu’un de 20 ans qui se présente et qu’il a dix ou douze ans sur la carte d’identité, il peut avoir changé. C’est plus délicat. En gros, s’il y a un doute sur l’identité de quelqu’un, on refuse", explique Olivier Charpentier, examinateur du code de la route pour La Poste.
Si la triche semble se généraliser, les sanctions prévues sont pourtant très lourdes. Les fraudeurs risquent cinq ans de prison, 75.000 euros d’amende, et cinq ans d’interdiction de repasser l’examen.
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