Enseignants tués dans les Hautes-Pyrénées : que sait-on du principal suspect ?

A.S
Publié le 6 juillet 2022 à 13h23, mis à jour le 6 juillet 2022 à 18h44

Source : JT 20h Semaine

Deux enseignants du collège Desaix à Tarbes ont été tués par balles lundi à Pouyastruc.
Aurélie Pardon, 32 ans, était professeure de français et Gabriel Fourmigué, professeur de sport.
Cédric T., ex-compagnon de la jeune femme, est considéré comme le principal suspect.

Près de 48 heures après le drame, la piste du crime passionnel est privilégiée. Lundi 4 juillet, deux professeurs du collège Desaix à Tarbes ont été tués par balles sur la commune de Pouyastruc. Aurélie Pardon, 32 ans, y enseignait le français. Gabriel Fourmigué, 55 ans, le sport. 

Le principal suspect s'appelle Cédric T. Âgé de 34 ans, il est aussi le père de deux enfants qu'il a eus avec Aurélie Pardon. Cédric T. et Aurélie Pardon étaient domiciliés à Barbazan-Dessus, à 13,5 km de Pouyastruc. La famille vivait dans une villa qui avait aussi un jardin. Ils étaient en instance de divorce et avaient entamé des démarches. Voici ce que l'on sait du principal suspect. 

Un portrait-robot et des photos

Lundi dernier vers 18h20,  Aurélie Pardon a été retrouvée agonisante par Cédric Mercier, pompier bénévole, sur une route non loin du domicile de Gabriel Fourmigué. "Il y avait du sang partout. Au début, je me suis demandé ce qu'il se passait. Il n'y avait personne autour, j'ai crié à l'aide. Je lui ai prodigué les premiers soins. J'ai vu qu'il y avait une douille de pistolet au sol. J'ai compris qu'il y avait eu un meurtre", a raconté le témoin à TF1. Malgré les soins prodigués sur place puis par les professionnels du CHU de Toulouse, la jeune femme n'a pas survécu.

Gabriel Fourmigué a, lui, été retrouvé à son domicile. À l'arrivée des secours, il était décédé. Les deux victimes étaient dénudées au moment de la découverte de leur corps.

Un lycéen, qui a aperçu l'auteur présumé des faits et sa moto près de la scène de crime, a permis à la gendarmerie d'établir un portrait-robot. "1m80, chauve, blanc de peau, avec une veste en cuir de moto", explique-t-il à notre rédaction. Le profil correspond en tout point à celui de Cédric T. compagnon d'Aurélie Pardon et père de leurs enfants, âgés de 2 et 5 ans.

Arrivé et reparti à moto

Les différents témoignages ont permis d'établir que Cédric T. était effectivement arrivé puis reparti à moto de Pouyastruc. Sa cylindrée de marque Suzuki a été retrouvée mardi dans un fossé entre Jaca et Bernués, en Espagne, à 164 kilomètres de Pouyastruc. Ce sont des riverains qui ont signalé aux policiers espagnols la présence de ce véhicule abandonné près de chez eux avant que la police ne fasse le rapprochement.

Ouvrier, cycliste et ancien réserviste

Natif d'Arles, Cédric T., est "ouvrier dans une usine bien connue des Pyrénées-Atlantiques qui fabrique des moteurs d'hélicoptères", a indiqué le procureur de la République de Tarbes, Pierre Aurignac, ce mercredi à l'occasion d'une conférence de presse. "Il a de la famille dans le 64, il a vécu à Pau et est natif d'Arles" a-t-il ajouté. 

Il était par ailleurs cycliste amateur. Il était également ancien réserviste de la gendarmerie. "Le fait qu'il ait été réserviste ne justifie absolument pas qu'il ait eu une arme avec lui", précise une source proche du dossier à TF1info.  

Cette arme de poing n'a pas été retrouvée sur place. 

Considéré comme dangereux

Interrogé par un journaliste sur la dangerosité du suspect, Pierre Aurignac a confirmé que l'individu était considéré comme dangereux. "Quand vous avez quelqu'un qui, de sang froid, pu utiliser des armes pour supprimer deux personnes, on peut dire qu'il est dangereux", a-t-il souligné. 

Le magistrat a dit ignorer si le suspect pouvait "en vouloir à d'autres personnes de son entourage", ou s'il pouvait à nouveau faire usage de ses armes. "Est-ce qu'il les a encore avec lui ? C'est compliqué de pouvoir le dire tant qu'on ne l'aura pas trouvé. En tout cas, il est évident que tous les enquêteurs ont pris les mesures de prudence lorsqu'il a fallu rentrer chez lui car on ne savait pas s'il s'y trouvait et on ne voulait pas qu'il y ait en plus des victimes parmi les forces de l'ordre", a-t-il relaté.

Tireur sportif

Sur le profil de Cédric T. le procureur de la République de Tarbes a souligné qu'il n'y avait "aucun contact avec la délinquance". "Ni la personne que nous soupçonnons, ni les deux victimes ne sont connues ni des services de police ni de gendarmerie et elles n'ont aucune condamnations sur leur casier judiciaire".

Pourquoi Cédric T. avait-il une arme en sa possession ? "Le mis en cause est tireur sportif, il a un certain nombre d'armes que nous avons découvertes à son domicile. Il a été également réserviste de la gendarmerie et a été réserviste par le passé également 35e régiment d'artillerie parachutiste de Tarbes. C'est quelqu'un qui connaît les armes" a confirmé le procureur.

Des contacts avec les gendarmes

Des négociateurs de la gendarmerie ont eu des contacts téléphoniques avec le suspect mais n'en n'ont plus pour l'heure. Au cours des échanges, Cédric T. a fait part de son intention de se suicider. 

Il n'avait toujours pas été interpellé ce mercredi en début de soirée. Au total, 100 gendarmes, deux hélicoptères et une équipe cynophile sont mobilisés.

Le procureur de la République de Tarbes, Pierre Aurignac, a annoncé la tenue d'une point presse ce mercredi 6 juillet à 16h. L'enquête a été confiée côté français à la brigade de recherche de Tarbes et à la section de recherche de Toulouse. Les autopsies des victimes seront pratiquées dans les prochains jours à l'Institut médico-légal de Toulouse.


A.S

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