Deux jours après le double homicide de Pouyastruc, le procureur de la République de Tarbes a organisé ce mercredi 6 juillet une conférence de presse.Le magistrat a indiqué que le suspect, ex-compagnon de la jeune femme tuée et "tireur sportif", était toujours activement recherché.Selon les premiers éléments de l'enquête, son geste était prémédité.
Près de 48 heures après le double homicide de Pouyastruc et alors que la presse espagnole diffuse largement le portrait du suspect, le procureur de la République de Tarbes Pierre Aurignac s'est exprimé devant les médias ce mercredi 6 juillet.
Face aux journalistes depuis son parquet, le magistrat a indiqué que le meurtrier présumé, Cédric T. ex-compagnon de l'une des victimes, était toujours activement recherché. Il a précisé par ailleurs que cet ancien gendarme réserviste, "tireur sportif", "connaissait" et avait des armes.
"Les victimes s'étaient rapprochées sentimentalement"
Selon les premières investigations, Aurélie Pardon, 32 ans, et Gabriel Fourmigué, 55 ans, respectivement professeur de français et professeur de sport au collège Desaix à Tarbes "s'étaient rapprochés sentimentalement depuis plusieurs semaines dans le cadre d'un voyage scolaire".
Cédric T. et Aurélie Pardon étaient eux en instance de divorce. Ils avaient déjà fait les premières démarches et étaient séparés. "Nous avons de bonnes raisons de penser que ce drame est lié à ce contexte de séparation. Nous sommes en train de rechercher activement l'époux de l'une des victimes qui n'a pas réapparu depuis", a expliqué le procureur.
Natif d'Arles, Cédric T., est "ouvrier dans une usine bien connue des Pyrénées-Atlantiques qui fabrique des moteurs d'hélicoptères". Il a de la famille dans les Pyrénées-Atlantiques, a vécu à Pau et est natif d'Arles.
Recherché en Espagne et en France
Suite aux fuites dans la presse espagnole, Pierre Aurignac a confirmé que Cédric T. était recherché dans le secteur de Jaca en Espagne, de l'autre côté de la frontière des Pyrénées.
"On le recherche activement dans ce secteur mais on le recherche également dans notre département et dans les départements voisins. Les recherches ne sont pas limitées. Nous utilisons tout ce que nous pouvons pour pouvoir le localiser et l'entendre" a assuré le magistrat.
"Nous ne connaissons pas du tout ses volontés actuelles"
Concernant les velléités du suspect, elles sont inconnues pour l'heure. "Nous ne connaissons pas du tout ses volontés actuelles. S'agit-il de quelqu'un de suicidaire ou de quelqu'un qui veut simplement échapper à ses responsabilités, pour l'instant, nous l'ignorons, a insisté le procureur. Nous espérons pouvoir bientôt le localiser pour pouvoir l'entendre.
La moto de Cédric T. a été retrouvée mardi matin sur le secteur de Jaca en Espagne. Impossible pour autant de savoir si Cédric T. a quitté les lieux à pied, avec un autre véhicule ou autrement.
Il n'y a plus d'échanges avec le suspect
Pierre Aurignac a confirmé qu'il y a eu des échanges entre le suspect et les négociateurs de la gendarmerie mais qu'il n'y en a "malheureusement" plus. Le magistrat n'a pas voulu préciser à quand remontait le dernier échange. Dans les conversations, Cédric T. avait affirmé qu'il voulait "mettre fin à ses jours".
"Il a un certain nombre d'armes"
Sur le profil de Cédric T. le procureur a souligné qu'il n'y avait "aucun contact avec la délinquance". "Ni la personne que nous soupçonnons, ni les deux victimes ne sont connues ni des services de police ni de la gendarmerie et elles n'ont aucune condamnations sur leur casier judiciaire".
Pourquoi Cédric T. avait-il une arme en sa possession ? "Le mis en cause est tireur sportif, il a un certain nombre d'armes que nous avons découvertes à son domicile. Il a été également réserviste de la gendarmerie et a été réserviste par le passé également 35e régiment d'artillerie parachutiste de Tarbes. C'est quelqu'un qui connaît les armes".
Sur la notion de survivalisme évoquée par certains médias, le procureur s'est dit "assez réservé sur ce terme". "Survivaliste, c'est particulier. Ce sont des gens qui ont l'habitude de vivre en autonomie, vivre dans les bois. Je n'ai pas du tout ce type d'informations", a-t-il nuancé. Effectivement, il peut avoir des connaissances dans ce domaine-là, mais il me paraît très aventureux de dire que l'on a affaire à un survivaliste pour l'instant".
Avait-il préparé sa fuite?
Questionné sur l'éventuelle préparation de sa fuite, Pierre Aurignac a expliqué "ne pas avoir d'éléments très saillants pour l'instant sur ce sujet-là."
"Nous avons plutôt tendance à penser qu'il avait préparé les faits. C'est la raison pour laquelle la qualification que nous retenons pour le moment c'est l'assassinat, c'est-à-dire, un meurtre prémédité."
Considéré comme dangereux
Le procureur a confirmé que l'individu était considéré comme dangereux. "Quand vous avez quelqu'un qui, de sang froid, a pu utiliser des armes pour supprimer deux personnes, on peut dire qu'il est dangereux", a-t-il relevé.
Le magistrat a dit ignorer si le suspect pouvait "en vouloir à d'autres personnes de son entourage", ou s'il pouvait à nouveau faire usage de ses armes. "Est-ce qu'il les a encore avec lui ? C'est compliqué de pouvoir le dire tant qu'on ne l'aura pas trouvé. En tout cas, il est évident que tous les enquêteurs ont pris les mesures de prudence lorsqu'il a fallu rentrer chez lui car on ne savait pas s'il s'y trouvait et on ne voulait pas qu'il y ait en plus des victimes parmi les forces de l'ordre."
Une centaine de gendarmes mobilisés
Concernant le cadre juridique, une information judiciaire, retenant la qualification d'"assassinats" a été ouverte, alors que le dossier va être transféré au parquet de Pau, a précisé le procureur de Tarbes.
Les deux enfants de Cédric T. et Aurélie Pardon, âgés de 2 et 5 ans, sont eux gardés par de la famille. Ils n'ont pas assisté aux faits.
Enfin, concernant les photos diffusées par la presse espagnole et certains médias français, Pierre Aurignac a déclaré : "Si on avait l'intention de faire un appel à témoins, on le ferait. Ça n'est pas l'option que l'on a prise pour l'instant. Honnêtement, je ne suis pas très fana de ce type de diffusion".
Les investigations se poursuivent. Les recherches sont menées sur une zone de recherche étendue. Ce mercredi, une centaine de gendarmes et deux hélicoptères sont mobilisés.
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