AGRESSION - Un adolescent a été entendu ce lundi au commissariat de Montgeron, en Essonne, après la diffusion en ligne d’une vidéo montrant le lynchage du jeune garçon par plusieurs individus. Il a indiqué aux policiers que ses agresseurs lui ont lancé des insultes homophobes.
Les faits remonteraient au 30 septembre : dans une vidéo très relayée par des internautes sur les réseaux sociaux, un jeune garçon est roué de coups à deux reprises par plusieurs individus à Montgeron, en Essonne, bien que quatre passants tentent de s’interposer et de le protéger. La victime est identifiée et son audition a eu lieu ce matin au commissariat de la ville dans le cadre d’une enquête qui est en cours, a indiqué le parquet d'Évry à LCI. Le jeune homme de 17 ans a porté plainte, mais aucune interpellation n'a eu lieu à ce stade.
Dans cette vidéo de moins d’une minute, diffusée le 10 octobre par un internaute sur Twitter, une dizaine de jeunes passent à tabac l’adolescent au pied d’un immeuble du quartier de La Forêt avant de s’en prendre à nouveau à lui dans un parc, détaille Le Parisien, sous les rires de celui qui filme la scène.
Essonne : selon une information, un jeune homosexuel se fait tabasser par une bande de racaille dans un quartier de Montgeron Un déchaînement de violence que, même une mère et un père de famille ainsi qu’une courageuse jeune femme ne pourront arrêter Notre quotidien #homophobe pic.twitter.com/iEu95m0w2n — MEHDI AÏFA (@Mehdi_Aifa_AJR) October 10, 2021
Une vidéo partagée des centaines de fois, et commentée sur le réseau social par la maire LR de la ville, Sylvie Carillon, qui s’est dite "profondément choquée par des images d’une agression d’une violence inhumaine" et a annoncé l’ouverture d’une enquête.
"Une meute d’individus lui criant 'pédé'"
La victime serait pensionnaire d’un foyer de Crosne, dans le même département, d’après des informations recueillies par BFMTV. Le collectif Stop Homophobie a indiqué sur Twitter qu’"il pourrait s’agir d’une agression homophobe". "Notre quotidien #homophobe", avait également tweeté Mehdi Aïfa, l’internaute qui avait diffusé en premier lieu la vidéo et qui se présente dans sa biographie comme "militant LGBT".
Certaines personnalités politiques de droite et d’extrême-droite ont également réagi sur Twitter en dénonçant une agression homophobe, comme Marine Le Pen : "En France, chacun est libre de son orientation sexuelle et aucune violence de ce genre n'est admise", a-t-elle tweeté.
Au commissariat, l'adolescent a confirmé de son côté avoir été frappé en "raison de son apparence", "par une meute d’individus lui criant 'pédé'", précise le parquet d'Évry. "Devant les enquêteurs le jeune homme a tenu à préciser qu’il n’était pas homosexuel et qu’il venait voir une amie habitant le quartier au moment de l’agression", a-t-il poursuivi.
Les agresseurs, qui ne connaissaient pas le jeune homme et ne l'avait jamais rencontré auparavant selon l'adolescent, sont ainsi accusés de violences commises en raison de l'"orientation sexuelle supposée de la victime", en réunion et avec dissimulation du visage.
Selon le parquet d'Évry, c’est le signalement des faits dimanche à la plateforme publique en ligne Pharos, destinée à identifier des contenus illicites sur Internet, qui aurait permis au commissariat de Montgeron d’ouvrir cette enquête, car aucune plainte n’avait été déposée.
Mais les forces de l’ordre ont fait le lien avec une agression signalée qui remonterait au jeudi 30 septembre, vers 18h30. Elles précisent qu’au moment des faits, une personne anonyme avait contacté la police. Arrivée sur place, celle-ci n’a pourtant pas pu trouver la victime, ni les agresseurs ni même les témoins de la scène.
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