Étudiante agressée pour sa jupe à Strasbourg : l'affaire a été "classée"

Aurélie Loek avec AFP
Publié le 10 mai 2022 à 19h07

Source : JT 20h Semaine

Le témoignage d'Elisabeth, étudiante de 22 ans à l'époque, avait déclenché une large indignation.
L'enquête avait cependant piétiné, les enquêteurs peinant à corroborer les affirmations de la jeune femme.
Deux ans plus tard, le parquet a annoncé que l'enquête avait finalement été "classée".

C'était un témoignage qui avait suscité l'indignation. Oeil droit tuméfié, une étudiante de 22 ans prénommée Élisabeth avait détaillé, en septembre 2020 sur les réseaux sociaux et dans les médias, son agression. Elle disait avoir été physiquement prise à partie par trois hommes à Strasbourg car elle portait une juge. Après une plainte de sa part, une enquête avait été ouverte. Le parquet l'a finalement "classée sans suite" pour le motif "auteur inconnu". 

La date du classement n'a pas été précisée, la procureure de la République Yolande Renzi ne souhaitant pas communiquer "d'autres éléments sur ce dossier", a-t-on précisé auprès de l'AFP.

Une enquête qui a piétiné rapidement

En 2020, le témoignage de la jeune fille avait provoqué une large réaction. Alors qu'elle rentrait chez elle à pied, elle disait avoir croisé trois jeunes hommes qui l'auraient copieusement insultée, l'un d'eux lui disant : "Regardez cette pute en jupe". Selon son témoignage, deux de ses agresseurs l'auraient ensuite immobilisée, le troisième lui assénant un coup de poing en plein visage, avant que le trio prenne la fuite.

"Les faits déclarés sont très graves. En France on doit pouvoir sortir habillé dans la rue comme on veut", avait notamment déclaré le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal. Et la ministre déléguée chargée de la Citoyenneté, Marlène Schiappa, était venue à Strasbourg pour annoncer le recrutement de 80 "intervenants sociaux" supplémentaires pour "renforcer l'accompagnement" des femmes victimes de "violences sexistes et sexuelles".

Pourtant, rapidement, l'enquête avait piétiné, les enquêteurs peinant à corroborer les affirmations de la jeune femme. Des difficultés qui ont vite semé le doute sur la réalité de l'agression de cette jeune étudiante, alors proche, selon Libération, de Stras Défense, un groupuscule strasbourgeois de lutte contre le harcèlement et les violences de rue "aux inclinations droitistes", selon le quotidien.

L'étudiante avait alors subi une vague de cyberharcèlement, avait dénoncé en octobre 2020 son avocate, Me Pascale Millet, la jeune femme se disant "abasourdie" que "l'on puisse dire qu'elle a menti". L'avocate, désormais à la retraite, a indiqué à l'AFP qu'Elisabeth lui avait fait savoir qu'elle ne voulait plus s'exprimer. Elle "ne répondra pas à quoi que ce soit ni à qui que ce soit", a souligné Me Millet.


Aurélie Loek avec AFP

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