Le dernier fugitif de la prison de Bourges interpellé après trois mois de cavale

par Marie BELOT Marie Belot
Publié le 18 juin 2020 à 16h43
Deux détenus se sont évadés de la maison d'arrêt de Bourges dimanche 1er mars 2020.

Deux détenus se sont évadés de la maison d'arrêt de Bourges dimanche 1er mars 2020.

Source : GOOGLE MAPS

RATTRAPÉ - Trois détenus de la maison d’arrêt de Bourges avaient entrepris une évasion. L’un n’a jamais réussi à s’échapper, l’autre s’est rapidement rendu. Le dernier, lui, a fini par être interpellé mardi.

Le 1er mars, c’est une évasion digne d’un scénario de film qui se déroule dans la maison d’arrêt de Bourges. Trois détenus, incarcérés pour un même cambriolage, avaient préparé leur coup. Un matin, pendant leur promenade, ils sortent des draps noués les uns avec les autres et les lancent au-dessus du mur d’enceinte de la prison. Ils parviennent à l’escalader en plein jour, sans se faire repérer par les gardiens.

Les deux premiers réussissent à chevaucher les barbelés. Ils se précipitent jusqu’à la route et interceptent la voiture d’une personne âgée. Ils la contraignent à sortir et s’enfuient avec le véhicule. Un témoin de la scène, stupéfait, alerte la prison. Les surveillants pénitentiaires partent alors à leur recherche dans l’établissement. Deux détenus manquent en effet à l’appel. Le troisième est retrouvé coincé dans les barbelés en haut des murs de la prison et est replacé en cellule.

L’enquête commence donc pour retrouver les deux fugitifs. La voiture volée est repérée dans Bourges, mais les deux hommes se sont volatilisés.

Un fugitif rôdé à la clandestinité

Les deux individus manquants étaient incarcérés, dans la même cellule, pour home-jacking et vols avec effraction. Des cambriolages en série qu’ils effectuaient ensemble, pour dérober notamment des produits de luxe. Parmi les deux fugitifs, l’un ne dispose pas d’un réseau très solide, n’a pas beaucoup de relais hors de Bourges et peine donc à se mettre à l’abri. Il tente de se faire héberger par des amis, de la famille, mais cela ne fonctionne pas.  Il finit donc par se rendre au commissariat de Bourges après 18 jours de cavale, et est réincarcéré dans une autre prison. 

Lire aussi

Les enquêteurs de l’Office central de lutte contre le crime organisé (OCLCO) se concentrent alors sur le dernier fugitif, plus rompu à la clandestinité... Ils travaillent sur ses relais criminels, mais aussi familiaux et sentimentaux, et parviennent à comprendre qu’il gravite entre la région parisienne et la région lyonnaise. "Il y a eu un travail considérable pour comprendre son entourage, ses réseaux, ses possibles points de replis. On a eu beaucoup de mal à le repérer car il s’est montré très adroit, n’a fait aucune erreur, notamment avec son téléphone qu’on avait placé sur écoute", explique le commissaire divisionnaire Yann Sourisseau, chef de l’OCLCO.

Plus de 60.000 euros de montres et sacs de luxe

Pourtant, les enquêteurs continuent de creuser leurs pistes et s’attachent à surveiller attentivement tous les véhicules circulant entre Lyon et Paris. La Brigade nationale de recherche des fugitifs finit par repérer une voiture susceptible d’être liée au suspect. Pendant de longues heures, les policiers vont planquer à proximité de celle-ci, stationnée à Epinay-sur-Seine, en Seine-Saint-Denis. L’individu recherché est finalement aperçu et interpellé sur la voie publique.

Il porte sur lui une fausse carte d’identité, mais en ouvrant le coffre, les enquêteurs n’ont plus de doute. Ils découvrent notamment des montres et des sacs de luxe d’une valeur totale de 60.000 à 70.000 euros.

Le commissaire divisionnaire s’en félicite : "C’est un très beau boulot mené par la Brigade nationale de recherche des fugitifs. Ils ont été patients, mordants, pour parvenir à retrouver ce fugitif bien rodé. D’autant plus pendant cette période d’épidémie, où tout a été plus compliqué."

L’homme de 35 ans a été mis en examen des chefs d’évasion en bande organisée et vol avec menace, pour la voiture ayant servi à la fuite. Il a été de nouveau placé en détention, dans une autre prison cette fois que celles de ses copains cambrioleurs.


Marie BELOT Marie Belot

Tout
TF1 Info