ENTRETIEN - Vendredi, Mes Samuel Estève et Randall Schwerdorffer, deux des avocats de Jonathann Daval ont longuement reçu LCI dans leur cabinet dijonnais. L’occasion pour eux de tordre le cou à des "informations fausses ou approximatives". Face à notre caméra, les deux conseils se disent notamment inquiets concernant l’état physique et psychologique de leur client. Retrouvez l’intégralité de cet entretien exceptionnel dans la vidéo ci-dessus.
Ils veulent "mettre les choses au point". Ce vendredi, dans leur cabinet dijonnais, Samuel Estève et Randall Schwerdorffer, deux des trois avocats de Jonathann Daval, ont longuement répondu aux questions de LCI. Un entretien exceptionnel pour une prise de parole qui s’est faite rare depuis l’onde de choc provoquée par les aveux de leur client, le 30 janvier dernier, ce dernier étant, depuis, mis en examen pour le meurtre de sa compagne Alexia Daval, commis en octobre 2017.
Plus de trois mois après ce coup de théâtre, et alors que Jonathann Daval a été entendu le 9 mars dernier par le juge d’instruction en charge de cette affaire hors normes, les avocats de l’informaticien de 34 ans, placé dans l’unité psychiatrique de la maison d’arrêt de Dijon, s’inquiètent surtout pour son état de santé.
"On l’a vu y a une semaine ou deux, explique Samuel Estève. Il a beaucoup, beaucoup maigri. Il est toujours dans un état psychologique préoccupant. Il l’était déjà lors de son audition. Ça n’a pas évolué favorablement. Il est toujours très faible, très maigre. C’est ce qui nous inquiète le plus." Et ce, même si Jonathann Daval a pu recevoir la visite de sa mère, dont il est très proche.
En outre, poursuivent les avocats, selon leurs informations, leur client serait réveillé toutes les 30 minutes la nuit pour vérifier qu’il est vivant. "Il me semble que ce sont des mesures excessives, juge Randall Schwerdorffer. Même si on comprend l’objectif, ça le fragilise beaucoup et ça l’empêche d’avoir un sommeil a minima réparateur."
Des lettres de soutien
Pour autant, et de manière étonnante, Samuel Estève et Randall Schwerdorffer révèlent que Jonathann Daval reçoit de "nombreuses lettres de soutien". "Cela peut surprendre mais c’est la réalité, poursuivent les conseils, précisant que ces envois proviennent “d’inconnus, qui écrivent de la France entière, émus par sa situation."
Sur le fond de l’affaire, peu d’avancées. "On ne sait que ce qu’il a déclaré au début. Il dit n’être en rien dans la crémation de son épouse", lâchent seulement les avocats, précisant qu’aucune nouvelle convocation devant le juge n’est, pour l’heure, à l’ordre du jour. Des expertises complémentaires, cruciales pour la suite des opérations, sont notamment toujours en cours.
"Jamais il n’aura une place ordinaire dans une maison d’arrêt"
Mais Jonathann Daval parlera-t-il un jour ? "Il n’a pas l’intention de ne pas répondre", estime Samuel Estève. "C’est quelqu’un de très discret, de très secret", explique de son côté Randall Schwerdorffer. La procédure avance normalement. Il n’y a pas de temps de perdu et le temps de s’expliquer n’est pas encore arrivé."
Une chose est sûre en revanche, pour les deux avocats, d’ici son procès, leur client ne pourra jamais être un prisonnier comme les autres. "C’est une affaire qui passionne les Français, une affaire dont on sait que le procès d’assises sera extrêmement suivi. Cette notoriété fait que jamais il n’aura une place ordinaire dans une maison d’arrêt ou un centre de détention. Il y aura toujours des gens qui considèreront qu’ils ont tous les droits sur Jonathann. Y compris pourquoi pas l’éliminer dans le milieu carcéral."
Sur le
même thème
Tout
TF1 Info