CLAP DE FIN - Traqué durant plus de trois jours dans les Cévennes, Valentin Marcone, le suspect du double meurtre des Plantiers, s'est rendu ce vendredi. Une reddition dont les contours ont été détaillés par le procureur de Nîmes.
"Excusez-moi, je me rends". C'est par ces mots que la traque qui mobilisait depuis plus de trois jours quelque 350 gendarmes aidés de drones, d'hélicoptères et de chiens s'est terminée. Valentin Marcone, auteur présumé du double meurtre dans les Cévennes s'est rendu en début de soirée ce vendredi, sans résistance. Il se terrait depuis mardi matin dans la forêt cévenole.
Il était "extrêmement affaibli et hagard" quand il s'est rendu, a indiqué le procureur de Nîmes, Eric Maurel, lors d'une conférence de presse. "Je pense qu'il s'est rendu de guerre lasse (...) Nous avions un ratissage en cours par le GIGN, sentant cette équipe s'approcher, il a quitté sa cache en direction de son domicile" et s'est rendu à la première patrouille de gendarmes qu'il a rencontrée, a de son côté déclaré le général Browaeys, commandant de la zone de défense et de sécurité sud.
L'auteur présumé pris en étau
"L’individu a été interpellé à 19h25 près de l’église de Saint-Marcel de Fontfouillouse, dans la zone de recherche", a précisé une autre source proche de l'enquête. "Il était en tenue complète de camouflage. Il était terré. On venait de trouver sa cache quelques instants avant qu’il ne se rende", a indiqué une autre source proche de l'enquête. "Il a sans doute senti que tout se resserrait contre lui, qu’il n’avait pas de possibilité de fuite."
Le procureur de Nîmes a annoncé que des "constatations sont en cours" sur la cache du fugitif. "Des armes ont été saisies et seront exploitées. Est-ce que les armes qui ont été retrouvées sur le site sont celles avec lesquelles il était parti ? Pour l’instant nous n’en savons rien", a-t-il déclaré, se félicitant que les familles des victimes puissent avoir droit à un procès "grâce au travail remarquable de la gendarmerie".
Fier de ces femmes et hommes qui ont fait preuve d’abnégation et de robustesse.
Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur
"L'homme recherché depuis mardi dans le Gard s'est rendu", a écrit le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin sur Twitter, remerciant lui aussi "tous les agents de l'Etat pour leur mobilisation exceptionnelle, jour et nuit, durant ces trois derniers jours". "Une belle manœuvre dans un environnement très exigeant : dans les airs, dans la garrigue, de jour et de nuit... fier de ces femmes et hommes qui ont fait preuve d’abnégation et de robustesse", a-t-il ajouté dans un second tweet.
L’homme recherché depuis mardi dans le Gard s’est rendu. Merci à tous les agents de l’Etat pour leur mobilisation exceptionnelle, jour et nuit, durant ces 3 derniers jours. Notamment les 350 gendarmes, dans le cadre de l’enquête judiciaire, la Préfète et la sous préfète du Vigan — Gérald DARMANIN (@GDarmanin) May 14, 2021 Bravo aux gendarmes pour leur engagement exceptionnel qui a permis d’obtenir ce résultat. Une belle manœuvre dans un environnement très exigeant : dans les airs, dans la garrigue, de jour et de nuit... fier de ces femmes et hommes qui ont fait preuve d’abnégation et de robustesse pic.twitter.com/UizDH7p7IP — Gérald DARMANIN (@GDarmanin) May 14, 2021
Placé en garde à vue pour "assassinats"
La veille, le père de Valentin Marcone avait lancé un message audio à son fils pour qu'il se rende : "Il n'y aura pas feu si tu te rends maintenant, mon fils, fais-moi confiance". "Valentin, c'est papa, je t'aime, on t'aime, (...)", avait-il ajouté.
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L'homme de 29 ans était en conflit avec son employeur. Et c'est à la suite d'une simple remarque de son patron, à qui il n'aurait pas dit bonjour, qu'il aurait sorti un pistolet et tiré, l'abattant lui puis un de ses collègues de plusieurs balles dans la tête, avant de prendre la fuite. Il a été placé en garde à vue pour "assassinats", ont indiqué le procureur de Nîmes Eric Maurel et le général Browaeys lors d'une conférence de presse.