Exercice illégal de la médecine : un centre de santé "holistique" des Bouches-du-Rhône visé par plusieurs plaintes

La petite commune de Pélissanne dans les Bouches-du-Rhône est-elle le théâtre d'un scandale sanitaire ? C'est la question qui se pose après les révélations du journal La Provence concernant un centre de santé "holistique" (qui préconise une approche globale de la santé pour soigner) nommé "Complexus Care". Créée par un influenceur du bien-être en 2021 et hébergé dans une villa près d'Aix-en-Provence, cette structure est visée par plusieurs plaintes pour escroquerie et exercice illégal de la médecine, a indiqué l'agence de santé régionale auprès de nos confrères. La Miviludes, chargée des dérives sectaires s'est également emparée du dossier après plusieurs signalements.

À l'origine de l'affaire : un groupe Facebook d’anciens patients créé fin 2022 avec l'ambition de tirer la sonnette d’alarme. 

"Ce qui ressort de ces témoignages, c’est le sentiment d’avoir été manipulé avec un véritable impact sur leur santé", détaille une source proche du dossier auprès de 20 Minutes qui s'est aussi fait l'écho du dossier, témoignages d’anciens salariés à l'appui. Et d'évoquer : "Une aggravation des pathologies, de nouvelles pathologies qui apparaissent, mais aussi des conséquences financières et psychologiques."

Une vingtaine de plaintes auraient d’ores et déjà été déposées depuis la fin de l’année, à Marseille, Paris ou encore Clermont-Ferrand tandis qu'une plainte collective auprès du pôle santé publique du tribunal de Marseille devrait être déposée d’ici à la semaine prochaine, précise La Provence. 

Environ 6000 patients auraient été pris en charge depuis l’ouverture de la structure, la majorité pour des troubles de la thyroïde ou des troubles de la fertilité. Cette dernière, qui se définit comme un "centre de santé holistique" pluridisciplinaire censé faire face à l’errance médicale de certains patients grâce à une prise en charge globale, emploie une vingtaine de personnes, notamment des naturopathes et des diététiciens, souvent débutants ou peu expérimentés. 

"Les informations en notre possession sur ce concept sont nombreuses et sembleraient indiquer une mauvaise prise en charge de certains patients, des ordonnances médicales en dehors de tout cadre légal, des médicaments prescrits au-delà des posologies et des durées de traitements prévus", évoque de son côté dans un communiqué la CFDT S3C Provence Alpes, saisi il y a quelques semaines par des salariés dénonçant des pratiques mercantiles et illégales de leur employeur. 

"Suite à la parution ce mardi 26 avril matin d'un article papier à charge sur Complexus Care par le journal La Provence Salon, puis relayé ce mardi soir sur les comptes Instagram et Twitter de La Provence, Complexus Care et son fondateur, Hocine Sekkiou, vous informent que plusieurs enquêtes sont actuellement en cours", a de son côté indiqué sur son compte Instagram l'établissement. "Nous communiquerons prochainement sur ce sujet", est-il précisé.