Féminicide de Cagnes-sur-Mer : le compagnon de Salomé, morte à 21 ans, mis en examen et écroué

Publié le 4 septembre 2019 à 7h30, mis à jour le 4 septembre 2019 à 7h57
JT Perso

Source : TF1 Info

FAIT DIVERS – L’homme interpellé dimanche 1er septembre au lendemain de la découverte du corps sans vie de sa compagne Salomé G., 21 ans, sous un tas de détritus dans une impasse de Cagnes-sur-Mer (Alpes-Maritimes) a contesté face aux enquêteurs être l’auteur des coups qui ont été portés à la jeune femme. Mardi, à l'issue de 48 heures de garde à vue, le suspect a été mis en examen pour "meurtre par concubin" et placé en détention provisoire.

Ni l’appel à la police d’une voisine alertée par les cris, ni la tentative d’intervention de son fils pour stopper cet homme dans son accès de violences n’ont permis de la sauver. Dans la nuit de vendredi à samedi, Salomé G., 21 ans, a succombé à ses blessures après avoir été tabassée par un homme à Cagnes sur-Mer (Alpes-Maritimes). Son cadavre a été retrouvé par un riverain, qui avait aperçu un pied dépasser d’un amas d’ordures.

Considéré comme le principal suspect, son compagnon Amin M. a été interpellé dimanche à 13h08 et placé en garde à vue. Face aux enquêteurs, ce dernier a indiqué "être en couple depuis neuf mois avec la jeune femme". "Il a confirmé avoir eu une dispute avec elle à propos d’un message sur les réseaux sociaux qu’il soupçonnait qu’elle ait effacé. Suite à ses reproches, elle lui faisait part de sa volonté de rompre", a indiqué le parquet de Grasse lundi soir dans un communiqué. C’est là que tout aurait dégénéré… 

Mais vingt-quatre heures après le début de sa garde à vue, Amin M. contestait toujours "être l’auteur des violences" et prétendait  "avoir quitté les lieux après la dispute", a ajouté le parquet. Sa garde à vue a été prolongée lundi soir de 24 heures avant d'être levée  mardi après-midi. Le suspect a ensuite été déféré devant un juge d'instruction avant d'être mis en examen et placé en détention provisoire. Une information judiciaire avait été ouverte un peu plus tôt du chef de meurtre par concubin". 

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Des témoignages édifiants

Lundi, deux  témoins de la scène ont décrit l’indescriptible dans les médias. La mère de famille qui a composé le 17 pour appeler au secours vendredi soir a dénoncé la lenteur et les conditions dans lesquelles s’est déroulée l’intervention de la police quelques minutes plus tard. "J'ai demandé à l'aide une première fois, j'ai raccroché, ensuite j'ai rappelé à nouveau", a-t-elle expliqué sur France Bleu. "Je suis restée avec eux au téléphone jusqu'à ce que la jeune se fasse assassiner (…)Il l'a battue à mort, il sautait sur elle comme sur un trampoline, raconte-t-elle. J'étais en contact avec la police, je leur expliquais tout en leur disant 'Mais là c'est fini ! Mais vous êtes où ? Je la vois plus, elle est morte cette petite, elle est morte !" 

Le fils de cette femme a tenté de stopper l'agresseur, mais le suspect aurait "menacé de le planter avec un couteau" s’il ne partait pas. Sur les conseils de sa mère, le jeune homme a "pris ses distances". Très choqué, le jeune homme décrit à Nice Matin ce qui s’est déroulé sous ses yeux. "Il l’a frappée contre le mur. A coups de pieds, il l’a piétinée sur le ventre, sur la tête. Et même quand je l’ai vue… A un moment donné elle était inanimée, elle ne bougeait même plus. Quand on vous tape, normalement vous sentez la douleur, vous criez, elle elle ne disait même plus rien. Elle était partie et lui il continuait à lui écraser la tête". 

Le silence s’est ensuite imposé, la police est arrivée mais sur place n’a vu ni victime, ni agresseur, ni dispute. Elle est repartie sans rien noter de spécial… Avant que le corps de Salomé G. ne soit retrouvé quelques heures plus tard près de la voie ferrée, bien caché. "Au regard des blessures infligées, les enquêteurs ne parvenaient pas dans un premier temps à identifier la victime qui ne possédait aucun document d'identité sur elle, écrit le parquet dans son communiqué. La victime présentait un traumatisme crâno-facial, une plaie du crâne postérieure, un hématome de la face, des abrasions de la face, une déformation du nez, un traumatisme au niveau du cou avec ecchymoses et abrasions sur les membres et le dos". 

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Images de vidéosurveillance

L’exploitation d’images de vidéosurveillance de la ville de Cagnes-sur-Mer, et l’audition de témoins ont permis aux enquêteurs d’identifier le suspect. Interpellé dimanche 1er septembre à 13h08 au niveau de l’entrée de l’immeuble du 53, boulevard du Maréchal-Juin, là-même où le drame s’est joué, Amin M. est depuis face aux enquêteurs. 

"L’expertise psychiatrique à laquelle il a été soumis n’a révélé aucune pathologie mentale"et "son casier judiciaire est vierge et il n’a jamais fait l’objet de poursuites", a précisé le parquet de Grasse lundi soir dans son communiqué. Et de préciser : "Selon les premiers éléments recueillis, il n’apparaît pas que la victime aie déjà dénoncé des faits de violences dont elle aurait été l’objet de sa part". 

IGPN saisie

Depuis, ce week-end, les rassemblements se sont multipliés pour dénoncer les féminicides en France et rendre hommage à Salomé G., 100e femme décédée depuis le début de l’année sous les coups de son compagnon.  

L'IGPN, police des polices, a par ailleurs été saisie.  "Il y a des écarts entre le déroulé des faits et l'intervention policière qui méritent des éclaircissements", a indiqué lundi soir une source proche du dossier. "Le directeur général de la police nationale (DGPN) saisit l'IGPN aux fins d'établir avec précision les conditions d'intervention des effectifs de police", a de son côté déclaré un porte-parole de la police à l'AFP.

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Une autopsie sera réalisée mercredi, précise le parquet qui tiendra une conférence de presse mercredi à 11 heures.

Mardi, une manifestation baptisée "Marche des familles de féminicides" se déroulera à Paris. Elle partira à 13 heures de l'Esplanade Max-Guedj à Paris et devrait se disperser vers 16 heures 30 boulevard des Invalides angle rue de Varenne.


La rédaction de TF1info

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