CHÂTELAINS - Les propriétaires du château de Vaux-le-Vicomte, en Seine-et-Marne, ont été séquestrés dans la nuit de mercredi 18 au jeudi 19 septembre. Très discrets, ils ont hérité de cette propriété, dans la famille depuis cinq générations, le jour de leur mariage, il y a plus de cinquante ans.
Ils sont les deux victimes de malfaiteurs qui les ont, dans la nuit de mercredi à jeudi, séquestré et ont volé un butin estimé à 2 millions d'euros. S’il ne présente pas de blessures, le couple a tout de même été ligoté avec les propres cravates du nonagénaire par six hommes cagoulés et non armés.
Les deux individus s’appellent Patrice et Cristina de Vogüé. Âgés respectivement de 91 et 78 ans, ils défraient la chronique ce jeudi alors qu’ils ont de tout temps préféré rester loin de l’attention médiatique. La dernière fois qu’ils avaient fait parler d’eux, c’était en juillet 2007 pour avoir accueilli dans leur "petit Versailles" la réception à huis clos du mariage de Tony Parker et Eva Longoria.
Ils ont ouvert le château au public
Discrets, leurs entretiens à la presse sont rares. Le comte et la comtesse, qui "détestent" être identifiés comme des châtelains, avaient toutefois répondu à Paris Match en juillet 2018. A cette époque, on fêtait les cinquante ans de l’ouverture au public de ce fleuron français. Car cette demeure, dans la famille depuis cinq générations, n’a pas toujours été accessible au commun des mortels. Reçu par Patrice de Vogüé comme cadeau de mariage en 1967, il devient rapidement passionné de façon "dévorante", selon les mots de la comtesse, de ce chef d’œuvre architectural et éloigne la famille de Paris pour s’installer à une soixantaine de kilomètres.
C’est un an après que le propriétaire prend l’initiative de partager ce patrimoine, en faisant l’un des châteaux les plus fréquentés de France, avec 250.000 visites chaque année. Une décision qui était alors inédite en France. "Du temps de ma grand-tante, mon père s’inquiétait souvent de l’avenir du château. Je lui répondais toujours: on fera comme les Anglais, on ouvrira les portes au public. C’est vrai, dans les années 1960, il n’y avait pas grand monde pour raisonner de la sorte", expliquait le comte au Figaro, toujours en 2018.
Après avoir un temps cohabité avec les visiteurs qui affluaient, les obligeant à "cacher la télé derrière la commode", les résidents choisissent, une fois les enfants partis en pension, de s’installer à l’abri des regards. Ils construisent de quoi satisfaire leurs désirs dans les "dépendances", ces lieux proches de la cuisine où logeaient jadis les domestiques.
Deux millions d'euros annuels pour l'entretien et les réparations
Décrits comme "élégants, férus d’histoire et dotés d’une forte personnalité" par le quotidien, le couple fait désormais prospérer cette demeure de 500 hectares, la plus grande propriété privée, grâce à la visite d’aficionados d’histoire et d’architecture. Mais aussi grâce à la tenue de mariages fastueux et en permettant à des réalisateurs d’y tourner pubs et longs-métrages, comme la série Versailles ou le film Marie-Antoinette, de Sofia Coppola. Car pour entretenir et restaurer ce château, beaucoup de deniers sont nécessaires. Près de deux millions d’euros, selon Paris Match. Soit la somme dérobée mercredi dans la nuit. Dans cette tâche, ils sont aidés de leurs trois fils. S’ils ne font qu’assurer la gestion du site pour le moment, ils pourraient un jour être les heureux propriétaires de ce château classé monument historique.
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