Après la découverte du calvaire imposé par un couple à leurs dix enfants à Noyelles-sous-Lens, on en sait un peu plus sur les sévices qu'ils ont endurés.Selon nos informations, les plus jeunes étaient ligotés sur leur chaise 23h/24.Les parents ont été relâchés dans l'attente d'un procès.
Une maison de briques rouges, comme il en existe tant d'autres dans les petites communes du nord de la France. Rien en apparence ne laisse présager l'enfer qu'ont subi dix enfants derrière ces murs, dans le centre de Noyelles-sous-Lens (Pas-de-Calais). Quand les policiers pénètrent à l'intérieur, le 30 août dernier, après avoir été alerté par les trois fils ainés de la famille, six enfants gisent là, visiblement maltraités. Ils vivent dans des conditions d'hygiène catastrophique.
Plusieurs d'entre eux portent des marques de violences quotidiennes. Selon nos informations, les enfants subissaient quotidiennement des violences physiques, des coups. Ils étaient également frappés et projetés au sol quand ils ne voulaient pas aller à l'école ou réclamaient à manger. Sans parler des insultes nombreuses et répétées.
Attachés sur leurs chaises avec un harnais
Sur une vidéo que le service police/justice de TF1/LCI a pu se procurer, on peut voir que deux des plus jeunes enfants sont attachés sur leur chaise avec un harnais. Par ailleurs, des liens autour de leur corps les immobilisent. Selon les trois ainés, âgés de 16, 21 et 24 ans, qui ont déposé plainte, les plus jeunes étaient attachés 23h/24 parce que les parents "avaient la flemme de s'en occuper". Lorsqu'ils ont été entendus par les policiers, ces derniers ont reconnu ligoter leurs enfants "quand ils n'étaient pas sages" parce qu'ils n'arrivaient plus à monter les escaliers.
Pour les voisins, impossible d'imaginer l'horreur vécue par la fratrie. Interrogés par le JT de 20H de TF1, certains sont abasourdis. "On avait entendu parler d'une famille, mais jamais, on aurait pensé que c'étaient eux. Ils étaient tout le temps polis, même les enfants. Celui qui était dans la classe de mon fils était super poli aussi, il me disait tout le temps bonjour", dit une jeune femme, sous couvert d'anonymat, dans la vidéo en tête de cet article.
Les parents étaient suivis par les services sociaux. Mais à chaque visite de contrôle, la famille était prévenue en amont. "Quand on a une volonté de dissimulation comme les parents devaient probablement en avoir, et bien, c'est difficile pour l'Aide sociale à l'enfance de s'apercevoir de tout ça", explique maître Héloïse Kawaiski, avocate du droit de la famille.
D'après nos informations, l’un des enfants, âgé de 6 ans, s'était déjà plaint auprès de son école des violences dont il était victime. Alors qu'aucune alerte ne semble avoir été prise au sérieux, les associations de protection de l'enfance s'interrogent : "A un moment donné, ils ont été malades, ces enfants ont été vus par un médecin libéral ; et puis, l'école, de la maternelle et je ne sais jusqu'où sont allés les enfants. Cette famille était connue des services sociaux, donc comment cet ensemble des intervenants ont travaillé ensemble", s'étonne Martine Brousse, présidente de la Voix de l'enfant.
À la suite de cette dénonciation, les enfants ont été placés. Entendus samedi 3 septembre, les parents sont placés sous contrôle judiciaire, mais présumés innocents, dans l'attente d'un jugement en décembre prochain
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