PROCÈS – Un CRS âgé de 37 ans comparaît à partir de ce lundi et jusqu'à vendredi devant les assises des Yvelines pour des viols et agressions sexuelles, corruption passive et exhibition commis entre 2011 et 2013. Onze victimes avaient été recensées à l'époque des faits.
S'il n'avait pas été interpellé le 9 septembre 2013, il ne se serait peut-être jamais arrêté. A partir de ce lundi et jusqu'à vendredi, un CRS âgé de 37 ans comparait devant les assises des Yvelines pour viol, corruption passive, agressions sexuelles commis entre 2011 et 2013 par personne abusant de l'autorité conférée par ses fonctions.
Père de feux fillettes, à l'époque marié, ce fonctionnaire de police affecté à la Compagnie Républicaine de Sécurité autoroutière Ouest-Ile de France, relevait des infractions de jeunes femmes conductrices avant de leur proposer de passer outre en échange de faveurs sexuelles. Onze jeunes femmes avaient été recensées au moment des faits survenus à Morainvilliers, Plaisir, Louveciennes et sur le trajet Nanterre-Vaucresson/ Louveciennes. Six se sont constituées parties civiles.
Messages sans équivoque
L'enquête avait débuté en 2013 par la plainte de l'une de ces automobilistes, qui accusait le fonctionnaire d'exhibition sexuelle. Les permis de conduire ou cartes grises de plusieurs femmes ainsi que des carnets recensant les noms et numéros de nombreuses autres avaient alors été retrouvés chez lui.
Selon le témoignage des victimes, le CRS aurait à chaque fois profité de ses fonctions pour leur faire peur et leur proposer de faire sauter leur PV. Arrêté sur la route, pour beaucoup à la sortie de la discothèque Le Pacha Club à Louveciennes, les victimes se sont toutes vues reprochées des infractions : "pneus lisses", "conduite en état d'ivresse"… Et plutôt que de les verbaliser, le fonctionnaire leur proposait de "petits arrangements".
Exhibant à certaines son sexe, déplaçant leurs mains vers lui, demandant "une petite gâterie", le fonctionnaire, seul ou à l'abri du regard de ses collègues et de témoins, n'avait peur de rien. En plus du comportement in situ, le CRS n'a pas hésité même parfois à se rendre aux domiciles des contrevenantes ou à envoyer des SMS sans équivoque. L'une d'entre elles a ainsi reçu ce message : "Salut C., j'ai réussi à tout récupérer. A toi maintenant de voir si je détruis ou pas. Tu as jusqu'à demain 9 heures. Réponds oui ou non, tu couches ou pas".
Des pulsions…
Le CRS a partiellement reconnu les accusations de corruption passive. Il nie en revanche "absolument" les faits de viol et d'agression sexuelle reconnaissant uniquement "des relations consenties à caractère sexuel" avec certaines.
Dans ses déclarations aux enquêteurs et au juge, il avait argué que certaines femmes l'avaient provoqué pour obtenir son indulgence, notamment l'une d'entre elles qui avait "mis en avant son décolleté". Pour justifier de son comportement sur d'autres victimes, il avait évoqué des "pulsions inexpliquées".
Au moment de son interpellation, le fonctionnaire avait déjà écopé d'une sanction administrative. Il avait été suspendu neuf mois entre le 5 août 2012 et le 5 mai 2013 et avait fait l'objet d'un rappel à la loi pour avoir tenté d'obtenir les faveurs d'une jeune femme en 2011. La victime ayant retiré sa plainte, la procédure avait été classée sans suite.
La plupart des victimes, après les agressions, ont eu des "retentissements post-traumatiques" et ont ressenti de l'anxiété. De nouvelles parties civiles pourraient se constituer à l'audience.
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