CONVOCATION - Huit mois après le féminicide de Mérignac, où Chahinez Daoud avait être brûlée vive par son ex-mari, cinq policiers sont convoqués devant des conseils de discipline, mardi 4 janvier, à Bordeaux et Paris. Un rapport de l'IGPN avait pointé une série de manquements de plusieurs agents dans le suivi de l'affaire.
Ils vont être sommés de s'expliquer. Le 4 mai 2021, Chahinez Daoud, une mère de famille résidant à Mérignac, avait été brûlée vive en pleine rue par son ex-mari. L'enquête qui a suivi a mis en évidence plusieurs défaillances dans les mesures de protection de la victime. Condamné pour des faits de violences conjugales, son ex-conjoint, tout juste sorti de prison, l'avait de nouveau menacée. Elle avait déposé une plainte deux mois avant d'être blessée par balle et immolée par le feu.
Dans cette affaire, qui avait déclenché une vague d'émotion, six policiers, dont l'actuel Directeur départemental de la sécurité publique (DDSP) de la Gironde Martin Levrel, l'échelon le plus élevé dans le département, son adjointe et le commissaire de Mérignac, ont été renvoyés devant des conseils de disciplines pour répondre de ces multiples dysfonctionnements. Cinq d'entre eux sont convoqués, mardi 4 janvier, à Bordeaux et Paris, dans le cadre de la procédure administrative ayant suivi ce féminicide, un sixième ayant demandé un report.
Il est reproché à deux brigadiers, un homme et une femme, "des manquements administratifs", a expliqué Eric Marrocq, secrétaire régional Alliance, qui assure que "l'étude du dossier en commission de discipline permettra de lever les doutes quant à leur impartialité et leur professionnalisme". "Ils ont bien reçu leurs convocations (...), ils ont accepté de comparaître. Ils vont essayer de passer tant bien que mal les fêtes et ont hâte de laver leur honneur", a ajouté le responsable syndical.
Des fautes ou erreurs dans le traitement du dossier
Le 27 septembre 2021, un rapport de l'IGPN avait établi que des fautes ou erreurs d'appréciation avaient été commises par plusieurs agents. Selon nos informations, la "police des polices" avait préconisé des sanctions allant du blâme à 3 jours d’exclusion temporaire. Le conseil de discipline n’est pas obligée de suivre les préconisations de l’IGPN.
Plus tôt dans l'été, le Canard Enchaîné avait révélé que le policier de Mérignac qui avait pris la plainte de Chahinez Daoud le 15 mars avait été condamné le 10 février à huit mois de prison avec sursis probatoire par le tribunal correctionnel de Bordeaux pour "violences habituelles sur son ex-conjointe". Un conseil de discipline s'était réuni en septembre à Bordeaux pour examiner son cas. Selon des sources syndicales, le fait que ce gardien de la paix a été privé par le tribunal de son droit d'éligibilité pendant un an a conduit à sa radiation de la police nationale.
Dans ce dossier, l'ancien DDSP de Gironde Patrick Mairesse a été sanctionné d'un blâme, sans convocation disciplinaire, selon ces même sources. Il avait été remplacé en mars par Martin Levrel, devenant directeur zonal de la sécurité publique.
Sur le
même thème
Tout
TF1 Info