Féminicides dans le Gard : il tue sa femme et sa belle-sœur et déclare avoir agi "pour le bien de son enfant"

par A.S
Publié le 9 mai 2023 à 18h10

Source : JT 20h Semaine

Un homme âgé de 39 ans, soupçonné du meurtre de sa femme et de sa belle-sœur aux Salles-Du-Gardon, a été mis en examen ce week-end par le parquet de Nîmes.
Ce dernier a déclaré avoir agi "pour le bien de" sa fille de 10 mois qu’il avait eue avec sa compagne.
Selon lui, sa belle-famille avait une "mauvaise influence" sur son enfant.

Il n’était à ce jour connu de la police et de la justice que pour un défaut de permis de conduire en octobre 2022. Vendredi dernier, Mohamed O., âgé de 39 ans et de nationalité marocaine, s’est présenté accompagné d’une femme portant un bébé de 10 mois dans les bras au commissariat de police d’Alès (Gard).

Le trentenaire a alors déclaré aux enquêteurs qu’il venait de tuer sa femme âgée de 26 ans, avec qui il avait eu cet enfant, et la sœur de celle-ci, âgée de 39 ans, au domicile de sa compagne aux Salles-du-Gardon (Gard). La femme qui se trouvait avec lui au commissariat a confirmé les faits, précisant avoir été présente au moment du drame en tant qu’esthéticienne à domicile. Elle a ajouté que c’était elle qui avait demandé au suspect de se rendre.

Le trentenaire a alors été immédiatement placé en garde à vue tandis que des gendarmes se sont, eux, rendus sur place pour vérifier les dires de cet homme. En poussant la porte de l'appartement, les militaires ont en effet découvert les corps sans vie des deux femmes présentant plusieurs traces d’arme blanche. 

Un "contentieux important" dans le couple

Dans un communiqué publié ce week-end, la procureure de la République de Nîmes Cécile Gensac précise que les auditions du mis en cause "ont laissé apparaître qu’un contentieux important existait dans le couple". Ce dernier était marié depuis décembre 2020 et plus ou moins séparé depuis quelques mois à l’initiative de la victime, décision qu'il aurait difficilement accepté. 

 

La victime, elle, avait déposé une main courante au commissariat d’Alès en décembre 2022 pour signaler qu’elle quittait le domicile conjugal de Cavaillon,"tout en craignant que le père n’emmène l’enfant au Maroc", ajoute la magistrate.

La jeune femme s’était ensuite installée dans un appartement aux Salles-du-Gardon où son compagnon s’est présenté vendredi dernier et disputé avec sa belle-sœur dans la cuisine. "Le mis en cause lui a reproché sa mauvaise influence auprès de sa sœur et la tenue pour responsable des difficultés du couple et de comportement de son épouse", détaille Cécile Gensac dans son communiqué. À la suite de cette violente altercation, le trentenaire a poignardé à plusieurs reprises sa belle-sœur à l’aide d’un couteau.

Alertée par les cris, son épouse est arrivée et a alors découvert le corps sans vie de sa sœur. Une nouvelle scène de violence a éclaté et s’est tragiquement terminée quand le suspect a poignardé sa compagne à la gorge à l’aide de son arme blanche. "Les autopsies ont confirmé que les coups d’armes blanches portés étaient à l’origine des décès", souligne le communiqué du parquet.

Difficulté pour voir son enfant et situation irrégulière

À l’esthéticienne qui l’a accompagné au commissariat et aux enquêteurs qui l’ont interrogé, le suspect a affirmé avoir "agi pour le bien de son enfant, car sa belle-famille faisait obstacle à ses liens avec sa fille, lui demandant de l’argent pour la voir". Ce dernier a également évoqué "des difficultés liées à la présence notamment de leur petite fille et au fait qu’il était en situation irrégulière en France, ce que sa belle-famille lui renvoyait régulièrement dans ce contexte de séparation". Le suspect avait en effet "fait l’objet au plan administratif d’obligation de quitter le territoire national par les préfectures de la Drôme et du Vaucluse en 2019 et mai 2022", rappelle la procureure.

Présenté au magistrat instructeur ce dimanche, le trentenaire a été mis en examen du chef de meurtre sur conjoint, et meurtre pour les faits commis sur sa belle-sœur, ainsi que du chef de violences volontaires aggravées au préjudice de la troisième personne présente, particulièrement choquée. Il a ensuite été placé en détention provisoire. 

L’enfant du couple, né le 18 juillet 2022, qui n’a subi aucune violence directe tout en étant témoin de la scène, a fait l’objet d’un placement judiciaire au centre hospitalier universitaire de Nîmes, après une première prise en charge à l’hôpital d’Alès. Il sera pris en compte par les services départementaux de l’aide à l’enfance. 


A.S

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