"C'est à l'évidence un échec" : le mea culpa du préfet Didier Lallement après le fiasco du Stade de France

Publié le 9 juin 2022 à 10h23, mis à jour le 9 juin 2022 à 11h32

Source : JT 20h Semaine

Auditionné au Sénat ce jeudi, le préfet Lallement a reconnu "un échec" dans la gestion de la finale de la Ligue des champions, fin mai, au Stade de France.
"J'assume en totalité la responsabilité", a-t-il déclaré, soulignant toutefois qu'"un drame aurait pu se produire".

"C'est à l'évidence un échec." Le préfet de police de Paris a reconnu jeudi devant le Sénat sa responsabilité dans la gestion policière autour de la finale de la Ligue des Champions Real Madrid-Liverpool le 28 mai, mentionnant notamment les personnes "bousculées ou agressées" et "l'image ébranlée" de la France. "C'est une blessure pour moi", a-t-il ajouté. 

"Je suis le seul responsable opérationnel de l'ordre et de la sécurité publique sur l'agglomération parisienne. J'assume donc en totalité la responsabilité de la gestion policière", a-t-il souligné. "J'en suis devant vous et le pays le seul comptable opérationnel. Ceux qui ont agi l'ont fait sous mon commandement, et je veux d'abord les saluer. Sans eux, un drame aurait pu se produire. Je leur fais part de la reconnaissance et de la fierté de les avoir sous mes ordres."

Le gaz lacrymogène ? "Il n'y avait pas d'autres moyens"

Didier Lallement reconnaît que "des personnes ont été bousculées ou agressées alors que nous leur devions la sécurité" au cours de cette soirée. "Face à une crise d'ampleur, nous avons fait en sorte que le match se tienne, qu'il n'y ait aucun blessé grave et aucun mort. À nos hôtes étrangers, je veux dire mes regrets sincères. Nous ferons tout pour retrouver les coupables et les présenter à la justice."

Le préfet de police assume également l'utilisation par les forces de l'ordre de gaz lacrymogène. Face à l'afflux massif des supporters aux abords du stade, "les portes ont menacé de lâcher", assure le préfet de police. "Pour diminuer la pression sur les grilles et les tourniquets, il fallait faire reculer les gens. Nous leur avons demandé, force est de constater qu'il ne s'est rien passé", déplore-t-il. "Nous avons utilisé, et je l'assume complètement, du gaz lacrymogène, seul moyen policier pour faire reculer une foule, sauf à la charger. Or, charger les gens aurait été une erreur grave. J'ai bien conscience qu'il y avait des personnes de bonne foi. J'en suis totalement désolé au nom de la préfecture de police. Il n'y avait malheureusement pas d'autres moyens."

Didier Lallement assume aussi la responsabilité du chiffre de 30 à 40.000 spectateurs sans billet valide, donné dès le samedi soir par le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin. "C'est moi qui l'ai écrit", assure le préfet de police. "Il remontait du constat des opérateurs de transport, mais également du dispositif que nous avions dans les transports. Le chiffre n'avait pas une vertu scientifique, mais la remontée d'une information capitale : il y avait plus de personnes que la capacité du stade. [...] Je n'ai pas anticipé l'utilisation massive de faux billets. Je ne m'attendais pas à un volume de cette nature."

"Peut-être que je me suis trompé dans le chiffre", admet-il. "Mais je n'ai jamais prétendu que ce chiffre était parfaitement juste. Cela ne sort pas d'une idée qui me serait passée par la tête. Cela ne changeait rien au fait qu'il y avait des dizaines de milliers de personnes susceptibles d'entrer dans le dispositif. À 5000 près, cela n'a pas grande importance d'un point de vue opérationnel."


La rédaction de TF1info

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