Filière djihadiste de Cannes-Torcy : acquittement pour les uns, jusqu'à 28 ans de prison pour les autres

Publié le 23 juin 2017 à 4h03, mis à jour le 23 juin 2017 à 7h23
Filière djihadiste de Cannes-Torcy : acquittement pour les uns, jusqu'à 28 ans de prison pour les autres

TERRORISME - La cour d’assises spéciale de Paris a prononcé jeudi soir des peines de 1 à 28 ans de prison mais aussi deux acquittements contre les accusés de la filière djihadiste de Cannes-Torcy. Ils étaient jugés pour une attaque à la grenade ainsi que des projets d’attentats et des départs en Syrie.

L’accusation avait demandé des "peines exemplaires", les magistrats de la cour d’assises spéciale de Paris en ont jugé autrement, en énonçant jeudi soir des sanctions souvent largement inférieures aux réquisitions. Deux des 20 accusés de la filière djihadiste de Cannes-Torcy ont été acquittés, les autres condamnés de 1 à 28 ans de prison. Aucun des hommes ayant comparu libre ne retournera en prison (acquittement ou peine déjà effectuée en détention provisoire).

Satisfaite, la défense a tenu à souligner l’absence de période de sûreté prononcée, "preuve que la dangerosité des accusés n’a pas été établie par l’accusation". Celle-ci avait pourtant décrit des hommes toujours radicalisés et "prêts à recommencer".

Attaque à la grenade contre une épicerie casher

Trois ans avant les attentats de 2015 à Paris, la filière Cannes-Torcy était considérée comme un des plus dangereuses de France. Elle était le fruit du rassemblement entre des radicalisés de Cannes (Alpes-Maritimes), menés par Jérémie Louis-Sidney, réputé pour sa haine des juifs, et de Torcy (Seine-et-Marne), regroupés autour du lieutenant Jérémy Bailly.

Le chef Jérémie-Louis-Sidney tué lors de son interpellation, la peine la plus lourde a été infligée à Jérémy Bailly, reconnu coupable d’avoir lancé une grenade dans une épicerie casher de Sarcelles (sans faire de victime), le 19 septembre 2012. Kévin Phan, chauffeur de l’expédition de Sarcelles, a lui écopé de 18 ans de prison. C’est lui qui avait dénoncé Bailly.

Les "Syriens" revenus pour préparer des attentats

Pour les membres de la "cellule" qui s’étaient rendus en Syrie, des peines de 14 à 20 ans de prison ont été prononcées. Parti pendant 16 mois et "revenu pour commettre un attentat" sur la Côte d’Azur selon l’accusation, Ibrahim Boudina a reçu la peine la plus lourde des "Syriens". Jamel Bouteraa écope lui de 18 ans pour avoir "fait des repérages en vue d’une attaque contre des militaires" après avoir passé un mois en exil. Sofien Hamrouni, qui avait conduit deux des accusés à l’aéroport pour qu’ils s’envolent en Syrie, a reçu la peine la plus faible, avec un an de prison.

Zyed Tilba et Nizar Jabri ont eux été acquittés, ayant seulement fréquentés des membres de la bande.

Terrorisme : la France veut prolonger l’état d’urgence et améliorer son arsenalSource : JT 20h Semaine

Originaires d’Algérie, du Laos ou de France, les vingt accusés sont pour la moitié des convertis. Ils représentent le "point de basculement" d’une jeunesse vers le radicalisme djihadiste, alors que le procès du frère de Mohamed Merah se tiendra à l’automne, avant celui des acteurs et complices des attentats de 2015.


La rédaction de TF1info

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