Coupe de France : la justice suspend l'interdiction de rassemblement syndical autour du Stade de France

par Benoît LEROY avec AFP
Publié le 29 avril 2023 à 17h58, mis à jour le 29 avril 2023 à 18h28

Source : TF1 Info

Samedi 29 avril, le tribunal administratif de Paris a suspendu l'arrêté du préfet de police interdisant tout rassemblement syndical.
Selon le juge, le représentant de l'État n'a pas apporté "d'éléments suffisants" pour justifier le risque de troubles à l'ordre public.
Quelques minutes plus tard, les syndicats étaient déjà présents aux abords de l'enceinte sportive.

Saisie en urgence, la justice a tranché. Samedi 29 avril, à quelques heures seulement du coup d'envoi de la finale de la Coupe de France au Stade de France, le tribunal administratif de Paris a suspendu l'arrêté pris la veille par la préfecture de police de Paris. Celui-ci interdisait le "rassemblement" syndical préalablement déclaré autour du stade à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) pour éviter tout "risques de désordres" et d'atteintes "à l'ordre public"

Les manifestants ayant annoncé une "simple distribution de tracts contre la réforme des retraites", le préfet de police n'a pas apporté "d'éléments suffisants concernant les risques de troubles à l'ordre public ou des difficultés spécifiques dans ses missions de maintien de l'ordre", estime le tribunal, dans une décision consultée par l'AFP. Le juge appuyant sur le fait que cette distribution sera réalisée "par un nombre limité de personnes".

Quelques minutes plus tôt, l'intersyndicale de Seine-Saint-Denis, département où est situé le Stade de France, avait annoncé sur le réseau social Twitter la suspension de l'arrêté. "C'est une victoire pour le respect des libertés. Les organisations syndicales vont ainsi pouvoir agir dans le cadre de la liberté d'expression et aller à la rencontre du public", avait-elle indiqué dans un communiqué. 

Cartons et sifflets distribués à l'entrée du stade

Lors de cette opération de tractage, les syndicats ont prévu de distribuer des cartons rouges et des sifflets, aux spectateurs à la sortie du métro et du RER. Quelques instants seulement après l'annonce de cette suspension, plusieurs dizaines de syndicalistes étaient présents autour du Stade de France, et distribuaient des cartons rouges anti-réforme des retraites et des sifflets, à la sortie de la ligne 13 du métro parisien. Un peu plus de trois heures avant le coup d'envoi du match.

Les sifflets sont certes interdits à l'intérieur du stade par le règlement de la Fédération française de football, a observé à ce propos le tribunal administratif, mais "des contrôles seront à cette fin opérés à l'entrée", a-t-il argumenté.

Samedi matin, le préfet de police de Paris; Laurent Nuñez, avait défendu sa décision d'interdire le rassemblement syndical, affirmant qu'il aurait été "irresponsable" de ne pas le faire. "Mon job, c'est de prévenir les troubles à l'ordre public et je considère que ce rassemblement est susceptible de générer des troubles à l'ordre public", avait-il déclaré sur RMC. Après cette suspension, la préfecture de police n'avait pas encore officiellement réagi vers 18h.

L'arrêté d'interdiction avait été pris en raison notamment du "flux de spectateurs énorme" avec "78.000 personnes" attendues au Stade de France, avait également précisé le préfet de police. 


Benoît LEROY avec AFP

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