Quand les objets connectés aident à résoudre des affaires criminelles

Publié le 27 avril 2017 à 21h26
Quand les objets connectés aident à résoudre des affaires criminelles

TÉMOIN 2.0 - De l'autre côté de l’Atlantique, un homme de 40 ans a été inculpé pour le meurtre de son épouse. Les informations délivrées par le bracelet Fitbit qu'elle portait ont permis de confirmer que son alibi avait été inventé de toutes pièces.

Les objets connectés sont de plus en plus utilisés dans les enquêtes criminelles. Aux Etats-Unis, un bracelet connecté Fitbit a permis à des enquêteurs de confirmer que l’alibi d’un homme, accusé du meurtre de sa compagne, ne tenait pas la route. On rembobine : en 2015, Richard Dabate, un homme de 40 ans vivant dans l'Etat du Connecticut (Etats-Unis), a été accusé par la police d'avoir assassiné sa femme, Connie Dabate, avec un revolver qu’il avait acheté deux mois plus tôt. Pourtant, ce père de famille avait réussi, dans un premier temps, à être innocenté en trompant les enquêteurs. 

Lors de sa déposition, il a raconté aux détectives en charge de l'enquête que sa compagne et lui ont été agressés, le 23 décembre 2015 aux alentours de 9 heures du matin, par un homme cagoulé qui s’est introduit dans leur maison. L’agresseur a réussi à maîtriser le mari qui rentrait chez lui après avoir déposé ses enfants à l’école, avant de le ligoter et de tuer sous ses yeux sa femme, qui rentrait alors de la salle de sport. Le bracelet Fitbit que portait Connie Dabate raconte, lui, une toute autre histoire.

Son alibi trahi par le bracelet connecté de sa compagne

L'appareil, censé enregistré l'activité physique de son utilisateur, a enregistré les derniers signes de vie de Connie Dabate à 10h05, soit près d'une heure après le moment où elle aurait été tuée, si l'on en croit son mari. Cette découverte, en plus d'autres incohérences - M. Dabate ne présentait aucun signe de lutte et n'avait que des blessures superficielles, vraisemblablement faites par un couteau. Il avait en outre une maîtresse qui attendait un enfant de lui et avait demandé le divorce un an plus tôt -, a permis aux policiers d'inculper Richard Dabate, qui clame lui toujours son innocence. 

Son procès débutera ce vendredi 28 avril. "C'est un outil formidable pour les investigateurs", a commenté le procureur de district, Graig Stedman, dans le journal local Hartford Courant. De nos jours, ce type de données prend de plus en plus d'importance dans les enquêtes criminelles, comme le soulignait déjà un rapport de 2015 du National Institute of Justice, cité par le journal Les Echos : "A mesure qu'augmente la sophistication des médias électroniques, à partir desquels les preuves numériques peuvent être glanées, ce type d'indice deviendra essentiel pour résoudre la plupart des crimes."

Ce n’est pas la première fois qu’un objet connecté s’invite en tant que témoin à la barre d’un tribunal dans une affaire criminelle. En mars dernier aux Etats-Unis, un procureur a obtenu un mandat de perquisition demandant à Amazon de lui livrer toutes les données enregistrées par son assistant vocal "Alexa", afin d'éclaircir le meurtre d’un homme de 47 ans, retrouvé noyé dans une baignoire à Bentonville dans l’Arkansas, en novembre 2015. Cet appareil, qui se commande par la voix, enregistre en permanence les sons d'une pièce pour être prêt à réagir à tout moment. 

Les objets connectés, un nouveau filon pour la police ?

Une aubaine pour la police et les services de renseignement. Le problème, c'est que les géants de la high-tech refusent généralement leur fournir ces informations, au nom du droit à la protection à la vie privée.  Rappelez-vous : au début de l'année, Apple s'était retrouvé au centre d'un bras de fer avec la justice américaine, en refusant d'aider la police à contourner les mesures de sécurité pour accéder au contenu crypté d'un iPhone appartenant à l'un des auteurs de l'attentat de San Bernardino en Californie, qui a fait 14 morts le 2 décembre 2015. 


Matthieu DELACHARLERY

Tout
TF1 Info