Française tuée à Barcelone : "En une heure, son compagnon a eu le temps de se pendre"

Publié le 21 novembre 2014 à 12h13
Française tuée à Barcelone : "En une heure, son compagnon a eu le temps de se pendre"

GRADIGNAN - L'assassin présumé d’Emma, l'étudiante girondine de 19 ans retrouvée morte dimanche dans un hôtel de Barcelone, s’est pendu dans sa cellule.

L'assassin présumé de l'étudiante girondine de 19 ans retrouvée tuée de plusieurs coups de couteau, dimanche, dans un hôtel de Barcelone, s'est pendu vendredi matin dans sa cellule, a annoncé à l'AFP le parquet de Bordeaux. Le procureur de la République de Bordeaux a annoncé dans un communiqué "le suicide par pendaison du jeune homme intervenu ce matin, à 06h".

Jeudi matin, Adrien G. avait été mis en examen pour "assassinat". Le jeune homme de 24 ans originaire de Mérignac était recherché depuis dimanche midi après que sa petite amie a été retrouvée morte tuée par arme blanche dans une chambre de l'hôtel Olivia Plaza située place de Catalunya à Barcelone en Espagne. Il avait été interpellé dans la nuit de lundi à mardi près du domicile de sa mère à Lescar dans les Pyrénées-Atlantiques.

Prise de conscience

Selon une source proche du dossier contactée par metronews ce vendredi matin, "rien ne laissait présager un tel acte au moment des interrogatoires". "Adrien G. a sans doute pris conscience de certaines choses au cours de sa garde à vue, de son passage devant le juge des libertés et de la détention, et après son incarcération" ajoute cette source.

Un représentant d'un syndicat pénitentiaire, interrogé par metronews, sur les conditions de détention d'Adrien G. au Centre pénitentiaire de Bordeaux-Gradignan (Gironde), ce dernier indique qu'il était "seul dans une cellule arrivant". "Des rondes sont faites toutes les heures dans ces cellules, précise-t-il. Apparemment il était suicidaire, en une heure, il a eu le temps de se pendre, probablement avec des draps, et peut-être son t-shirt. Malheureusement, ou heureusement pour l'intimité des détenus, il n'y a pas de caméra dans les cellules, alors ce genre de drame arrive... Trop souvent".

Des "motivations floues"

Au cours de sa garde à vue, Adrien G. était passé aux aveux mais ses motivations étaient encore très floues. "Ses explications ne nous apparaissaient pas totalement pertinentes ou corroborées. Les textos notamment posent des questions. Emma et Adrien avaient envoyé samedi à leurs familles et proches amis des SMS les informant de leur départ en Espagne et de leurs intentions suicidaires. D'abord, les proches n'avaient pas remarqué ces intentions suicidaires, ensuite, on ne sait pas qui a écrit ces SMS. Les téléphones portables sont actuellement vérifiés" a ajouté cette source.

Concernant le suivi de l'enquête, le suicide de l'assassin présumé va entraîner une extinction de l'action publique engagée contre lui. "Il restera des actes de procédures à faire, des choses à restituer, des auditions à prendre pour continuer certaines vérifications mais ça va être beaucoup plus circonscrit que ce qui était initialement envisagé" confie la source proche du dossier.

Nouvelle information judiciaire

Les gendarmes de la Section des recherches de Bordeaux-Bouliac, avec leurs collègues espagnols, continueront toutefois leurs investigations pour comprendre ce qui s'est déroulé dans la chambre d'hôtel de Barcelone. Les résultats de l'autopsie pratiquée en Espagne devraient être communiqués très prochainement à la procureur de la République de Bordeaux, Marie-Madeleine Alliot.

A 14 heures ce vendredi, le procureur de la République de Bordeaux a indiqué qu'une "information judiciaire est ouverte ce jour, pour recherche des causes de la mort du jeune homme mis en cause dans l'affaire de Barcelone à la suite de son suicide par pendaison intervenu ce matin à 6 heures à la maison d'arrêt".

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Aurélie SARROT

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