Fugitif le plus recherché de France par Europol, François Di Pasquali arrêté

Publié le 21 janvier 2021 à 16h20, mis à jour le 21 janvier 2021 à 16h53
Fugitif le plus recherché de France par Europol, François Di Pasquali arrêté

MOST WANTED - L'homme, né en 1972 et soupçonné d'avoir violé en 2009 dans le centre de Saint-Étienne (Loire) une octogénaire qu'il avait raccompagnée à son domicile, était en cavale depuis plus de 4 ans. Il a été interpellé en Espagne.

Il  faisait partie des 19 visages des "Most Wanted" d'Europol diffusés en octobre dernier par l'organisation. En cavale depuis quatre ans, François di Pasquali, 48 ans, est soupçonné d'avoir violé, en 2009 dans le centre de Saint-Étienne, une octogénaire désorientée et souffrant d'Alzheimer qu'il avait raccompagnée à son domicile.  Il avait été condamné pour ces faits en 2016 en son absence. 

"Il a été interpellé mercredi 20 janvier peu après 20 heures chez sa compagne espagnole à Castelldefels, dans la province de Barcelone en Catalogne", indique une source policière à LCI ce jeudi confirmant une information d'Europe 1. 

Une vaste opération menée avant l'interpellation

En janvier 2020,  le parquet de Saint-Etienne avait demandé à la brigade nationale de recherche des fugitifs (BNRF) d'enquêter sur cet individu, père de famille et ancien restaurateur. "Depuis un an, nous avons fait un travail sur son entourage, ses amis, sa famille, ses collègues, ses relations amoureuses. Nous avons pu établir rapidement que ce quadragénaire qui a la double nationalité franco-italienne et qui est d'origine sicilienne n'était pas en France, indique à LCI un enquêteur de la BNRF. Nous avons aussi pu déterminer que le suspect était en couple avec une personne de nationalité espagnole. Nous avons profité de la campagne Most Wanted pour diffuser un appel à témoins, eu égard à la dangerosité de cet homme et pour essayer d'affiner son environnement. Cela nous a permis de consolider nos connaissances". 

Mercredi 20 janvier, en lien avec les polices et les unités de recherche de fugitifs espagnoles et italiennes, la  BNRF a mené une opération chez tous les proches de François di Pasquali en France. "Il s'agissait de passer au crible de façon simultanée à la fois toutes les déclarations qu'ils allaient nous faire et tout ce que nous avons pu trouver chez eux : téléphones portables, ordinateurs, cartes postales, agendas, courrier manuscrit...C'est cette opération qui nous a permis de nous mettre sur la trace d'un logement dans la banlieue de Barcelone où nous avons envoyé dans la foulée nos collègues espagnols qui se sont mis en surveillance là-bas. La police espagnole a pu l'interpeller dans la soirée en possession d'un faux passeport italien mais il a reconnu sa véritable identité sans difficulté", poursuit l'enquêteur.

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Traces de sperme

Après le viol de l'octogénaire en 2009,  des traces de sperme avaient été relevées dans la salle de bains de la victime et l'ADN de son agresseur prélevé. Mais à l'époque, la victime n'était pas parvenue à donner de détails sur son agresseur ou sur son véhicule et l'ADN du suspect était inconnu. François Di Pasquali n'a pu être identifié qu'en avril 2012, lors d'un prélèvement effectué après son arrestation pour des violences contre sa compagne de l'époque, qu'il avait tenté d'écraser à bord de son véhicule. La justice l'avait alors condamné à dix-huit mois de prison avec sursis.

Mis en examen en juin 2012 pour le viol de l'octogénaire, François Di Pasquali obtient en janvier 2013 une remise en liberté et trouve un emploi de cuisinier dans un restaurant stéphanois. Mais en juin 2016, il ne se présente devant la cour d'assises de la Loire pour son procès. Condamné par défaut à dix ans de réclusion criminelle, il était depuis en cavale.

cap écran europol

Depuis son arrestation, sa fiche a été retirée du site européen qui répertorie les fugitifs les plus recherché par Europol. "François di  Pasquali est actuellement présenté au magistrat de l'audience nationale à Madrid qui va statuer sur le mandat d'arrêt européen qui le vise et il sera remis à la France dans un délai de 40 jours maximum", poursuit l'enquêteur de la BNRF.

Le suspect avait été entendu dans le cadre de sa garde à vue après son interpellation pour ces faits de viol. "Il avait d'abord nié en bloc avant de reconnaître la relation sexuelle avec l'octogénaire. Mais d'après lui, la relation était à l'initiative de cette dame âgée, qui est décédée depuis. Sur le fond du dossier, il sera rejugé puisqu'il avait été jugé en son absence. Il aura l'occasion de s'exprimer s'il le souhaite à cette occasion", conclut une source proche du dossier.


Aurélie SARROT

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