Enfants maltraités dans le Pas-de-Calais : ce que l'on sait du calvaire de ces dix frères et sœurs

V. Fauroux
Publié le 4 septembre 2022 à 0h21, mis à jour le 5 septembre 2022 à 11h15

Source : JT 13h WE

A Noyelles-sous-Lens (Pas-de-Calais), dix enfants d'une même fratrie ont été élevés, durant des années, dans des conditions ignobles.
Les plus jeunes étaient ligotés à leurs chaises hautes, baignant dans leurs excréments
Ils ont été placés tandis que les parents encourent deux ans de prison.

Les policiers du Pas-de-Calais étaient loin de se douter de l'ampleur du drame qu'ont vécu dix enfants au sein de leur foyer à Noyelles-sous-Lens. Un calvaire qui aura duré des années. C'est une altercation entre le père et le fils aîné de la fratrie, âgé de 24 ans, qui va le révéler au grand jour. Ce dernier a décidé de porter plainte après avoir été mis à la porte du foyer familial.

Des sévices à répétition

Quand les forces de l'ordre investissent le logement, mardi 30 août, ils découvrent l'insoutenable : deux enfants de 2 et 5 ans dorment ligotés sur des chaises hautes, baignant dans des couches remplies d’excréments et d’urine. Selon Actu Pas-de-Calais, le plus jeune a de sérieux retards de motricité et d’élocution. Il n’aurait jamais touché le sol.

D'après le service police/justice de TF1-LCI, les enfants "étaient ligotés, dormaient sur leurs chaises, se lavaient entre eux, préparaient à manger, les parents préférant fumer que de s'en occuper". Par ailleurs, ils n’étaient pas autorisés à sortir de la maison. Les plus âgés, scolarisés, n’étaient pas très assidus en classe. Ils ont raconté avoir vécu la même chose que les cadets : coups, fessées, ligotage et privation de liberté.

Selon les enfants les plus âgés, qui ont pu être entendus au commissariat, leurs plus jeunes frères et sœurs étaient attachés 23h/24h par jour parce que les parents "avaient la flemme de s'en occuper". Face aux policiers, les parents ont de leur côté reconnu qu'ils attachaient leurs enfants "quand ils n'étaient pas sages" prétextant qu'ils n'arrivaient plus à monter les escaliers. 

Les parents placés sous contrôle judiciaire

Jusqu’alors inconnus des services de police, les parents, Marc R. et Christine R., âgés de 44 ans et 40 ans, ont été placés en garde à vue pour violences sur mineurs par ascendant et soustraction aux obligations légales. Selon les informations de TF1-LCI, ils ont reconnu les faits et ont été présentés à un juge avant d’être placés sous contrôle judiciaire dans l’attente d’un jugement en décembre prochain. Le couple a expliqué vivre avec 2 700 euros d’allocations mensuelles et avoir ligoté les enfants "pour les empêcher de commettre des bêtises", selon l’Avenir de l’Artois, qui précise que la mère est sans emploi tandis que le père travaille au noir dans la mécanique automobile. 

Sollicité vendredi 2 septembre par La Voix du Nord, le maire de Noyelles-sous-Lens, Alain Roger, dit être "tombé des nues" en découvrant l’affaire, d’autant que le logement social où vit la famille, géré par l’association Soliha, est situé à deux pas de la mairie : "Pour nous, ça n’est pas une famille renfermée. On les croise régulièrement, les enfants sont scolarisés en maternelle et en primaire et on voit la maman les conduire à l’école. Ils ne sont pas inscrits au CCAS de la commune. Ça donne la chair de poule d’entendre le sort réservé à des enfants…", a-t-il déclaré à nos confrères.

Et maintenant ?

Une ordonnance de placement a été délivrée pour chacun des mineurs. Ils ont dû "être lavés avant d’être placés", précise la Voix du Nord. Les parents encourent deux ans de prison et 30 000 euros d’amende.


V. Fauroux

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