PROCÈS - Jugé pour fraude fiscale et blanchiment, l'ex-ministre du Budget sera fixé sur sa peine le 8 décembre prochain, a annoncé jeudi 15 septembre le président du tribunal à l'issue du procès. Le parquet a requis contre lui trois ans de prison et cinq ans d'inéligibilité.
Jérôme Cahuzac sera fixé sur son sort le 8 décembre. C'est ce qu'a annoncé le président du tribunal, à l'issue du procès de l'ancien ministre du Budget, jugé pour fraude fiscale et blanchiment. Le parquet a requis trois ans de prison ferme et cinq ans d'inéligibilité à son encontre. Deux ans de prison ont été requis à l'encontre de son ex-épouse Patricia.
Le procès s'est achevé avec les plaidoieries des avocats. Les défenseurs de Jérôme Cahuzac ont tenté de dépeindre un homme tombé dans la faute lors de l'ouverture du premier compte en Suisse, en 1992 - en lien, a affirmé le prévenu, avec le financement du mouvement rocardien. Puis qui se serait enferré dans la dénégation pour "protéger" ses proches, mais aussi ses électeurs, et finalement le président qui lui avait fait confiance. Ils auront aussi essayé de mettre en lumière l'"autre Jérôme Cahuzac", celui qui a "peut-être sauvé des milliers de vies" en participant à la rédaction de la loi Evin.
Pour épargner la prison à son client, Me Jean Veil, aura également tenté un argument surprenant, déclarant qu'il n'avait "aucune envie que [ses] impôts servent à entretenir Jérôme Cahuzac", ce "banni, exilé de force" qui ne représenterait plus aucun danger pour la société.
Du côté de l'ex-femme du prévenu, Patricia, la défense a décrit une "femme blessée" basculant dans la spirale de la fraude "sans intention de se cacher du fisc".
Quand Patricia #cahuzac ouvre seule un compte en 1997, "c un moment de grande souffrance (...)elle a peur d'être quittée" @lci — alexandra guillet (@alexguillet) 15 septembre 2016
#cahuzac il rappelle que sa cliente a reconnu les faits, qu'elle est allée voir les juges, jms elle a dit qu'elle n'a pas eu le choix @lci — alexandra guillet (@alexguillet) 15 septembre 2016
Invité à s'exprimer à l'issue des plaidoieries, Jérôme Cahuzac a déclaré qu'il n'avait "rien à ajouter", tout en remerciant le tribunal.
"Je voudrais remercier le tribunal. Mais je n'ai rien à ajouter", dit Jérôme #Cahuzac — Thomas Baïetto (@ThomasBaietto) 15 septembre 2016