L'homme qui a tué trois Kurdes vendredi à Paris est retourné en garde à vue dimanche.Le retraité de 69 ans avait été conduit samedi soir à l'infirmerie psychiatrique de la préfecture de police.Il doit être présenté à un juge d'instruction ce lundi.
Son propre père le décrit comme "cinglé". Le retraité français qui a reconnu avoir tué trois Kurdes ce vendredi 23 décembre à Paris a vu sa garde à vue levée samedi pour raisons de santé et a été hospitalisé à l'infirmerie psychiatrique de la préfecture de police. Il en est sorti ce dimanche, avant d'être replacé en garde à vue à 16h25, en vue de sa présentation lundi à un juge d'instruction.
Si, depuis l'attaque, la piste du crime raciste est privilégiée, son état psychologique est désormais au cœur de l'enquête.
Des envies suicidaires
Dès son interpellation peu de temps après les faits, le tireur présumé avait assumé avoir agi ainsi parce qu'il était "raciste". En garde à vue, il a ensuite reconnu une "haine des étrangers devenue pathologique" après avoir été victime d'un cambriolage en 2016, a indiqué la procureure de Paris, Laure Beccuau, dans un communiqué, précisant qu'il avait également des pensées suicidaires. "Mais avant de me suicider, j'ai toujours eu envie d'assassiner des migrants, des étrangers, depuis ce cambriolage", a-t-il en effet déclaré aux enquêteurs. Il s'est dit "dépressif" et "suicidaire", quand son père l'a décrit comme "cinglé" et "fou", auprès de l'AFP.
C'est pourquoi, bien qu'une enquête ait été ouverte des chefs d’assassinats commis en raison de l'appartenance, vraie ou supposée, des victimes à une prétendue race, une ethnie, une nation ou une religion déterminée, c'est le profil psychologique qui interpelle désormais les enquêteurs. D'autant que la perquisition et l'exploitation d'un ordinateur et d'un téléphone n'ont pas révélé "un quelconque lien avec une idéologie extrémiste", a souligné la procureure. Par ailleurs, le retraité de 69 ans qui vivait chez ses parents, était inconnu des fichiers du renseignement territorial et de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), comme l'avait indiqué vendredi le ministre de l'Intérieur. Le suspect n'était donc pas fiché à l'ultradroite.
C'est aussi ce qui explique l'absence de saisine du Parquet national antiterroriste pour l'instant. Conduit à l'infirmerie psychiatrique de la préfecture de police, le suspect a de nouveau été vu par des médecins. Deux options se présentaient. Soit son état mental ne lui permettait pas de répondre aux questions des enquêteurs, auquel cas, il aurait été hospitalisé dans un établissement psychiatrique. Soit - et c'est l'issue retenue ce dimanche - les experts psychologiques le jugaient apte et la garde à vue pouvait reprendre.
Quant à savoir si le procès aura bien lieu, il appartiendra au juge d'instruction de nommer les experts compétents pour évaluer la question de l'abolition ou de l'altération du discernement. Pour rappel, cette évaluation psychologique ne s'appuie que sur l'état du suspect au moment des faits. Ni avant, ni après.
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