Gendarme noir traité de "vendu" dans une manifestation à Paris : la justice saisie

Publié le 11 juin 2020 à 13h03
Gendarme noir traité de "vendu" dans une manifestation à Paris : la justice saisie
Source : GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP

JUSTICE - Le directeur général de la gendarmerie nationale (DGGN), Christian Rodriguez, a décidé de saisir la justice après qu'un gendarme noir a été traité de "sale vendu" lors d'une manifestation contre les "violences policières" qui s'est déroulée samedi dans la capitale à Paris. Quelques jours plus tôt, un policier avait eu droit aux mêmes insultes..

Tout le monde se souvient des images de ce policier, qui au milieu de ses collègues s'était fait traiter de "vendu", à l'occasion d'une manifestation en soutien à la famille d'Adama Traoré  le 2 juin dernier devant le tribunal judiciaire de Paris. 

Quelques jours plus tard, samedi 6 juin 2020, un gendarme a essuyé les mêmes insultes, à l'occasion d'une manifestation organisée sur le champ de Mars contre les "violences policières". Ainsi, dans une vidéo diffusée dans l'émission "Quotidien" de TMC, tournée lors de rassemblement dans le 7e arrondissement de Paris, une manifestante interpelle un gendarme noir en lui criant "Vendu, sale vendu", qui porte un bouclier, reste impassible.

Quatre jours après les faits, mercredi 10 juin, le directeur général de la gendarmerie nationale (DGGN), Christian Rodriguez, a décidé de saisir la justice, via l'article 40 du code de procédure pénale, afin qu'une enquête soit engagée. "Jugeant inacceptables les propos racistes prononcés à l'encontre d'un gendarme, refusant qu'on puisse suggérer l'idée qu'une personne de couleur ne peut pas embrasser la vocation du service et de la protection de la population, le DGGN saisit la justice dans un article 40", a écrit dans un tweet la porte-parole de la gendarmerie nationale, Maddy Scheurer.

L'article 40 impose à "toute autorité constituée, tout officier public ou fonctionnaire qui, dans l'exercice de ses fonctions, acquiert la connaissance d'un crime ou d'un délit", "d'en donner avis sans délai au procureur de la République". La semaine dernière, le préfet de police de Paris Didier Lallement avait fait de même après qu'un policier noir avait été insulté de la même manière lors de la manifestation du comité Traoré devant le palais de justice de Paris. Le policier qui avait lui aussi traité de "vendu" avait décidé de déposer plainte.

La mort aux Etats-Unis de George Floyd lors d'une arrestation a ravivé en France la controverse sur le décès en 2016 d'Adama Traoré après une interpellation par des gendarmes, ainsi que les accusations de violences et de racisme contre les forces de l'ordre.


La rédaction de TF1info

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