Un ancien haut gradé de la gendarmerie nationale visé par une enquête pour "harcèlement moral"

par Benoît LEROY
Publié le 20 janvier 2023 à 22h46

Source : Sujet TF1 Info

Le général, désormais à la retraite, aurait eu un comportement "dur" et "humiliant" selon plusieurs témoins.
L'enquête a été ouverte après un signalement de la part du patron de la gendarmerie nationale.
Expert scientifique, le général mis en cause a été à la tête de l'Institut de recherche criminelle de la Gendarmerie nationale.

Un ancien haut responsable de la gendarmerie dans la tourmente. Une enquête préliminaire pour "harcèlement moral" a été ouverte le 27 décembre, à l'encontre d'un ancien haut gradé, après un signalement du directeur général de la gendarmerie nationale (DGGN) a appris l'Agence France-Presse vendredi 20 janvier auprès du parquet de Paris, confirmant une information du Parisien. Le signalement effectué par le DGGN, Christian Rodriguez, avait été adressé au parquet le 10 octobre 2022, a précisé la même source.

"J'avais reçu plusieurs alertes et demandé une enquête administrative qui a conclu au fait qu'il y avait sans doute un délit de harcèlement", a indiqué à l'AFP le DGGN. "J'ai donc fait un article 40 (article du code de procédure pénale, qui oblige toute autorité à signaler à la justice des faits délictueux dont elle aurait connaissance, ndlr)", a ajouté le patron de la gendarmerie française.

"Entre cinq et dix personnes" confirment le récit

Contacté par l'AFP, le général mis en cause, ancien commandant du Pôle judiciaire de la gendarmerie nationale (PJGN) et désormais à la retraite, a déclaré ne pas avoir été mis au courant de cet article 40 et a dit contester les accusations de harcèlement. L'enquête pour harcèlement moral a été confiée à l'Inspection générale de la gendarmerie nationale (IGGN). Au cours de l'enquête administrative menée au sein du PJGN, "entre cinq et dix personnes auraient confirmé le récit d'un commandement dur qui heurte les gens, avec des actes considérés comme humiliants", relate Le Parisien

Expert scientifique, ce général a commandé l'Institut de recherches criminelles de la gendarmerie nationale (IRCGN) avant de prendre la tête du PJGN. Il a fait évoluer l'IRCGN, structure technique incontournable dans les expertises génétiques, en la dotant notamment d'un laboratoire mobile destiné aux analyses ADN in situ.

Cet outil a, par exemple, servi dans le crash d'un avion de ligne de la compagnie Germanwings dans les Alpes-de-Haute-Provence en 2015 ou dans l'attentat de la Promenade des Anglais à Nice en 2016. Plus récemment, il a été utilisé par les gendarmes de l'IRCGN missionnés en Ukraine au printemps pour identifier des victimes et déterminer les causes de leur mort.


Benoît LEROY

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