Gestion du Covid-19 : Agnès Buzyn estime son honneur "lavé"

par B.L. avec AFP
Publié le 4 février 2023 à 12h55

Source : TF1 Info

Mise en examen en septembre 2021 pour "mise en danger de la vie d'autrui", l'ancienne ministre de la Santé a vu cette décision annulée fin janvier.
Elle dénonce la "judiciarisation de la vie politique française".
Elle s'en prend aussi aux "experts scientifiques" et à l'OMS qui ont eu conscience de la gravité du virus de manière "tardive".

Deux semaines après l'annulation de sa mise en examen, Agnès Buzyn sort du silence. Ce samedi 4 février, l'ancienne ministre de la Santé d'Emmanuel Macron a estimé que son honneur était "lavé". Elle faisait l'objet depuis septembre 2021 d'une mise en examen pour "mise en danger de la vie d'autrui". 

"La justice est passée, a annulé ma mise en examen, ce qui veut dire que je n'ai jamais été mise en examen. C'est une façon pour moi de laver mon honneur et de reprendre le cours de ma vie", s'est félicitée celle qui était aux manettes du ministère de la Santé au début de l'épidémie de Covid-19, jusqu'en février 2020, sur la radio RMC. 

Agnès Buzyn avait été mise en examen le 10 septembre 2021 par la commission d'instruction de la Cour de justice de la République (CJR).  Le 20 janvier, la Cour de cassation a annulé cette mise en examen, jugeant que "le délit de mise en danger d'autrui ne peut être reproché à une personne que si une loi ou un règlement lui impose une obligation particulière de prudence ou de sécurité", ce qui n'était pas le cas pour l'ancienne membre du gouvernement.

L'ancienne locataire de la rue de Ségur a regretté, par ailleurs, de telles investigations judiciaires. D'après elle, une enquête pénale sur la gestion gouvernementale du Covid-19 "rend l'émergence de la vérité plus difficile, car plus personne n'a envie de parler vraiment" malgré "un besoin de retour d'expérience". "Cette judiciarisation de la vie politique française fait peser un certain risque sur notre capacité collective à tirer les enseignements d'une crise", a-t-elle encore dit. 

Le tacle aux "experts médicaux et scientifiques"

"Non seulement j'avais vu mais prévenu. J'ai été, de très loin en Europe, la ministre la plus alerte. Mais tout le monde s'en foutait", avait déclaré dans les colonnes du journal Le Monde, en octobre 2022. Ce samedi, elle a assuré que sa phrase a été "mal interprétée". L'ex-ministre explique qu'il a été dit à tort que cette phrase était "contre le gouvernement et l'exécutif", alors qu'elle visait "les experts médicaux et scientifiques" dont la prise de conscience a été d'après elle "tardive, y compris par l'Organisation mondiale de la santé (OMS)".

Retirée de la vie politique depuis sa lourde défaite aux élections municipales à Paris en 2020, Agnès Buzyn n'a pas fermé la porte à un retour en politique. "Je verrai ce que l'avenir me propose", s'est-elle contentée de dire.


B.L. avec AFP

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