Gilets jaunes : plus de 9000 tirs de LBD depuis le début du mouvement

Le Conseil d'Etat était réuni mercredi 30 janvier après-midi pour examiner l'interdiction du "LBD", ou lanceur de balle de défense, arme non-létale très controversée des forces de l'ordre. La plus haute juridiction administrative avait été saisie par la CGT et la Ligue des Droits de l'Homme (LDH), suite aux témoignages de plusieurs dizaines de blessés par LBD depuis le début des manifestations de Gilets jaunes. 

Les images de la blessure à l’œil de Jérôme Rodrigues, dernière victime en date, ont encore cristallisé les tensions autour de l'usage de cette arme ces derniers jours.

Selon la représentante du ministère de l'Intérieur, Pascale Léglise, qui s'est exprimée devant le Conseil : le LBD a été utilisé dans "9228 cas" depuis le début du mouvement de contestation sociale. Elle a également indiqué qu'il "y a eu 111 enquêtes ouvertes" par l'Inspection générale de la police (IGPN). 

"Il faut rapporter le nombre de victimes au nombre de manifestations : on a eu 37.924 manifestations sur le territoire national depuis le 17 novembre", a-t-elle ajouté, rappelant les règles d'utilisation du LBD dans les missions de maintien de l'ordre : "Le LBD est une arme utilisée dans les attroupements, pas dans les manifestations pacifiques. Il faut que le policier soit en état de légitime défense ou incapable d'assurer la défense du terrain qu'il est censé défendre."

La décision du Conseil d'Etat - concernant la suspension ou non de l'usage du LBD pour les forces de l'ordre - sera donnée vendredi, avant un probable nouvel épisode de manifestations ce samedi.