JUSTICE - Ce mercredi, quatre personnes sont jugées pour avoir forcé, le 5 janvier dernier, lors du 8e jour de mobilisation des Gilets jaunes, la porte du ministère de Benjamin Griveaux, alors secrétaire d'Etat auprès du Premier ministre. Les prévenus encourent jusqu'à dix ans de prison et 150 000 euros d'amende.
Le procès était initialement prévu en mars dernier. Il aura fallu attendre le mercredi 29 mai pour que quatre Gilets jaunes, trois hommes et une femme, sont jugés devant le tribunal correctionnel pour vol aggravé et dégradation en réunion après avoir forcé le 5 janvier dernier, lors de la 8e journée de mobilisation des Gilets jaunes, l'entrée du ministère de Benjamin Griveaux, alors secrétaire d'Etat auprès du Premier ministre, rue de Grenelle. Si ce dernier avait été évacué rapidement, en compagnie du personnel du ministère, il avait dénoncé une attaque contre la République et contre "la maison de la France".
Selon des témoins, lors de cette scène, trois personnes auraient forcé la grille intérieure, pénétré dans la cour du ministère avant de vandaliser deux véhicules. "Une fois encore, une extrême violence est venue attaquer la République - ses gardiens, ses représentants, ses symboles. Ceux qui commettent ces actes oublient le cœur de notre pacte civique. Justice sera faite. Chacun doit se ressaisir pour faire advenir le débat et le dialogue." avait alors tweeté le président de la République Emmanuel Macron le soir de l'intrusion.
Lire aussi
Benjamin Griveaux évacué après une intrusion dans son ministère : "Ils ont attaqué la maison France"
Lire aussi
Intrusion dans le ministère de Benjamin Griveaux : six personnes interpellées
Jusqu'à dix ans de prison et 150 000 euros d'amende
Interpellés le 12 février dernier, les quatre prévenus avaient été présentés en comparution immédiate le 14 février avant de voir leur affaire renvoyée au 29 mai par le tribunal, en raison du volume du dossier. Le pilote du chariot ce jour-là, un Nordiste de 24 ans, avait fait savoir par la voix de son avocat, Manuel Abitbol, qu'il avait été "excité par cette foule en délire" et "ne savait même pas que c'était la porte d'un ministère."
Selon des informations glanées par Europe 1 concernant le récit fait par les quatre Gilets jaunes lors de leur garde à vue, l'individu prénommé Romain aurait avoué avoir également attaqué à l'aide du chariot la vitrine d'une banque, un peu plus loin, "pour le symbole". Les prévenus encourent jusqu'à dix ans de prison et 150 000 euros d'amende.