Gironde : les 16 "black blocs" soupçonnés d'avoir voulu s'en prendre à des policiers présentés à un juge d'instruction

Publié le 9 décembre 2019 à 15h06
Gironde : les 16 "black blocs" soupçonnés d'avoir voulu s'en prendre à des policiers  présentés à un juge d'instruction

JUSTICE - Dix hommes et six femmes âgés de 19 à 45 ans soupçonnés d'avoir voulu en découdre avec les forces de l'ordre samedi à l'occasion des manifestations des Gilets jaunes, ont été interpellés samedi par la police dans une maison qu'ils avaient loué au Bouscat en Gironde. Ils ont été déférés ce jour au parquet.

Des tags ACAB ("All cops are bastards", ndlr.) retrouvés au petit matin samedi sur des murs de la ville. Un renseignement indiquant qu'une quinzaine d'individus venus de toute la France et proches de la mouvance Black Bloc s'étaient retrouvés dans une maison située à Bouscat en Gironde et louée via le site Airbnb. Une information précisant que ces individus voulaient en découdre avec les forces de l'ordre le 7 décembre dans le cadre des manifestations des Gilets jaunes... 

Forts de ces indices, des preuves matérielles et des rapprochements faits entre ces différents éléments, et après que le parquet de Bordeaux a ouvert une enquête des chefs de "dégradations commises en réunion et d'association de malfaiteurs en vue de commettre des dégradations et des violences sur des personnes dépositaires de l'autorité publique", une opération de police a été menée le 7 décembre à 12h15 dans la maison louée.

C'est là que 16 suspects, dix hommes et six femmes âgés de 19 à 45 ans, ont été interpellés. D'autres éléments avaient conduit les enquêteurs jusqu'à eux notamment l'envoi depuis plusieurs jours de courriers anonymes adressés à des CRS menaçant la vie de ces policiers et de leur famille et de dégradations constatées en flagrance. Placés en garde à vue, tous ont été déférés ce jour au parquet en vue de leur présentation à un juge d'instruction. "Des réquisitions de placement en détention provisoire seront prises à l'encontre de l'ensemble des mises en cause", indique le procureur de la République de Bordeaux Frédérique Porterie dans un communiqué.

Bouteilles d'acide et objets offensifs

Dans son communiqué, le procureur de la République de Bordeaux précise que de nombreux objets ont été saisis dans la maison louée. "Lors de la perquisition, les policiers ont trouvé un lot d'objets défensifs - gants et masques - mais aussi des bouchons équipés de clous destinés à crever les pneus  des véhicules des forces de l'ordre, des bouteilles d'acide chlorhydrique , des mèches et des boules d'aluminium, attirail communément utilisé par la mouvance contestataire pour attenter à l'intégrité physique des forces de l'ordre en jetant sur elles des cocktails molotov confectionnés avec ce type de produits", détaille le magistrat. 

Concernant le profil des suspects, le procureur indique que cinq d'entre eux étaient déjà connus des services de la justice et avaient été condamnés une ou plusieurs fois : un pour participation à un attroupement avec arme et dissimulation du visage, un pour trafic de stupéfiants et violences avec armes et port d'armes, un autre pour vol à main armée et vol avec violences, un autre encore pour conduite sous l'emprise d'un état alcoolique et dernier pour vol avec violence, extorsion, vol en réunion, vol aggravé et infractions à la législation des stupéfiants.

Les 16 gardés à vue ont reconnu devant les enquêteurs s'être "retrouvés en vue de la manifestation du samedi après-midi" fait savoir le procureur. Aucun n'a en revanche "revendiqué la propriété des objets retrouvés en perquisition". 

Les investigations se poursuivent. Les suspects, eux, devraient passer la nuit prochaine en prison. 


La rédaction de TF1info

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