Graffitis antisémites et anti-Roms sur une école de Montreuil : garde à vue prolongée pour le récidiviste interpellé lundi

Publié le 27 décembre 2016 à 11h45
Graffitis antisémites et anti-Roms sur une école de Montreuil : garde à vue prolongée pour le récidiviste interpellé lundi

FAIT DIVERS - Un homme âgé de 44 ans, soupçonné d'être l'auteur de tags antisémites et anti-roms retrouvés sur la façade de l'école maternelle publique Anne Frank à Montreuil (Seine-Saint-Denis) a été interpellé lundi à son domicile, situé près de l'établissement scolaire. L'individu est déjà connu pour des faits similaires. Sa garde à vue a été prolongée ce mardi matin.

La police a remonté la piste du suspect grâce aux points qu'il place au milieu des O et à son écriture en allemand. Lundi matin, un homme âgé de 44 ans a été interpellé chez lui à Montreuil puis placé en garde à vue à 11 heures. "Celle-ci a été renouvelée ce mardi matin", a indiqué une source judiciaire à LCI. 

Le quadragénaire est soupçonné d'avoir tagué des inscriptions contre les Juifs et les Roms, des croix gammées et des étoiles de David sur le portail et la boîte aux lettres de l'école maternelle publique Anne Frank située 37, rue Colbert à Montreuil (Seine-Saint-Denis). Apparus durant la nuit de Noël, qui coïncidait cette année avec le premier jour de la fête juive de Hanouka, les tags avaient été découverts dimanche matin par des passants.  

Déjà condamné pour des faits similaires

Outre les particularités de son écriture, le suspect qui vit rue Anne Franck, donc à proximité de l'école taguée, a également été suspecté par les policiers du fait de ses antécédents. L'homme a en effet déjà été condamné pour des faits similaires par le passé, la dernière fois en 2015. 

Mais au cours des premières 24 heures de sa garde à vue, le suspect a nié les faits qui lui sont aujourd'hui reprochés. "Il conteste être l'auteur de ses inscriptions et dans le même temps, il n'arrête pas de parler des Roms et des Juifs. Il évoque notamment des complots. Ses propos sont incohérents. Il n'a a priori pas toutes ses facultés mentales, selon une source proche du dossier contactée par LCI. C'est un homme qui vit seul avec sa mère. Il n'a ni femme, ni compagne, ni enfant. Il est alcoolique et aurait par ailleurs déjà été interné par le passé". 

Nombreuses réactions d'indignation

Dès dimanche, ces graffitis ont suscité de nombreuses réactions indignées. "Cet acte ne restera pas impuni", a ainsi promis la ministre de l'Éducation nationale Najat Vallaud-Belkacem sur Twitter. Tandis que le ministre de l'Intérieur Bruno Le Roux dénonçait "un acte inqualifiable qui doit être fermement condamné".

"Souiller la mémoire d'Anne Frank, c'est assassiner une seconde fois les victimes du nazisme. La justice ne doit pas trembler", a réagi de son côté le premier secrétaire du Parti socialiste Jean-Christophe Cambadélis, là encore sur Twitter. "Même si ces actes sont stupides et imbéciles, ils n'en sont pas moins dangereux", a estimé Rom Réussite, qui a salué la "solidarité" exprimée par de nombreux habitants de Montreuil à l'égard de treize familles roms expulsées cet été. Dimanche, le maire PCF et ses adjoints avaient dénoncé des propos qui "n'ont pas vocation à exister à Montreuil", une "ville calme, apaisée, où l'on a toujours favorisé le dialogue". 


Aurélie SARROT

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