Haine anti-asiatique : 9 jeunes jugés pour des tweets racistes

T.G avec l'AFP
Publié le 25 mars 2021 à 6h27
Haine anti-asiatique : 9 jeunes jugés pour des tweets racistes
Source : iStock

JUSTICE - Les faits se sont déroulés au moment de l'annonce du second confinement par Emmanuel Macron, en octobre 2020 sur le réseau social Twitter.

Un déferlement de haine sur les réseaux sociaux qui se termine au tribunal. Le 28 octobre 2020, alors qu'Emmanuel Macron est en plein discours annonçant un deuxième confinement, des messages se répandent sur Twitter appelant à s'en prendre directement, certains physiquement, aux "Chinois", accusés de transmettre ou d'avoir un lien avec le coronavirus.

Une enquête est alors diligentée par le parquet afin de lever l'anonymat de plusieurs comptes ayant publié des propos haineux. Parmi eux, 9 jeunes sont identifiés et convoqués devant la justice pour avoir appelé à la haine à l'encontre de la communauté asiatique en général. Le procès de 5 d'entre eux se tenait mercredi. Quatre autres personnes, mineures au moment des faits, devront comparaître ultérieurement devant un tribunal adapté à leur âge.

Aucun des cinq prévenus, âgés de 19 à 25 ans, n'a d'antécédents judiciaires. Seul l'un d'entre eux est assisté d'un avocat. Ce sont plus des jeunes sans histoire et bien sous tous rapports, insérés, en école d'ingénieur ou à Sciences Po. Ils ne nient la gravité des faits, ni la publication des tweets injurieux. La plupart disent avoir suivi le mouvement, "sans réfléchir", dit l'un d'eux, vu des tweets similaires et ont continué dans le même sens. 

La procureure qui fait partie du Pôle national de lutte contre la haine en ligne a été obligée de rappeler que "les mots qu'on emploie sur internet ne sont pas anodins" et ont "un impact". "Entre les mots et les actes, la frontière est poreuse et cet usage dévoyé des réseaux sociaux est dangereux", souligne-t-elle. Ce procès a pour elle une "valeur pédagogique", elle réclame "un stage de citoyenneté" pour les cinq prévenus.

Les avocats des parties civiles réclament, eux, des dommages et intérêts pour les associations qu'ils représentent. Un seul avocat réclame de la prison. Le jugement sera rendu le 26 mai prochain.


T.G avec l'AFP

Tout
TF1 Info