Harcèlement scolaire : après le suicide de Lindsay, 13 ans, une enquête administrative ouverte

par M.L (avec AFP)
Publié le 27 mai 2023 à 8h51, mis à jour le 2 juin 2023 à 11h43

Source : JT 20h WE

Une collégienne de 13 ans, scolarisée à Vendin-le-Vieil dans le Pas-de-Calais, s'est donné la mort vendredi 12 mai, après avoir été victime de harcèlement scolaire, selon ses proches.
Le rectorat de l'académie de Lille a annoncé l'ouverture d'une enquête administrative pour faire la lumière sur les circonstances du drame.
Quatre mineurs et une personne majeure ont d'ores et déjà été mis en examen.

Pourquoi la jeune Lindsay a-t-elle mis fin à ses jours ? Le rectorat de l'académie de Lille a annoncé vendredi l'ouverture d'une enquête administrative après le suicide de l'adolescente de 13 ans, scolarisée dans le Pas-de-Calais, dont la famille affirme qu'elle était victime de harcèlement scolaire. "Une enquête administrative va être mise en place au regard de la situation", a annoncé en conférence de presse Jean-Roger Ribaud, directeur académique dans le Pas-de-Calais. Il a aussi concédé que les services scolaires auraient pu "aller plus loin dans le suivi" de la jeune fille, dont le harcèlement était connu de l'établissement.

L'adolescente, scolarisée en 4e au collège Bracke-Desrousseau de Vendin-le-Vieil, s'est donné la mort le 12 mai en soirée à son domicile, selon le rectorat. Quatre mineurs ont été mis en examen pour "harcèlement scolaire ayant conduit au suicide", avait annoncé jeudi le procureur de Béthune. Une personne majeure a, elle, été mise en examen pour "menaces de mort". Toutes ont été placées sous contrôle judiciaire.

"Malheureusement insuffisant"

"La maman a été reçue, Lindsay a été reçue par l'infirmière, par le CPE (conseiller principal d'éducation), par le principal" après le signalement du harcèlement, a indiqué Jean-Roger Ribaud. "On a déclenché le protocole, cela a donné un conseil de discipline, ce conseil de discipline a permis d'exclure une des principales auteures de ce qui s'est passé", a-t-il ajouté. "Mais ça s'est avéré malheureusement insuffisant." "On se doit de protéger" les quatre mineurs mis en examen, "de les accompagner pour qu'ils puissent terminer leur année scolaire dans de bonnes conditions", a également déclaré le directeur académique.

La mère de la jeune fille, Betty, a raconté sur RTL que sa fille avait été victime dès la rentrée d'"insultes à répétition" à l'école et "sur les réseaux sociaux". "Elle était dans sa bulle, elle était en colère, elle en voulait au monde entier", a-t-elle ajouté. "Je voudrais que tous ceux qui ont fait du mal à ma fille le paient."

Ces derniers mois, la justice s'est penchée sur plusieurs cas similaires. Le 7 janvier dernier, un adolescent de 13 ans, Lucas, s'était suicidé dans les Vosges et ses proches avaient ensuite dénoncé des faits de harcèlement, notamment des insultes homophobes. Quatre collégiens ont été jugés pour "harcèlement scolaire" en avril dans cette affaire, mais le parquet n'avait finalement pas requis la reconnaissance du harcèlement comme cause du suicide, jugeant qu’il "restait un doute". La décision doit être rendue le 5 juin.

En octobre 2021, Dinah Gonthier, 14 ans, s'était suicidée chez elle à Kingersheim, dans le Haut-Rhin, car selon sa famille, elle était victime de harcèlement scolaire. Après une première plainte classée sans suite par le parquet de Mulhouse, la famille de l'adolescente a déposé plainte avec constitution de partie civile en novembre dernier.


M.L (avec AFP)

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