Hauts-de-Seine : la garde à vue du policier qui avait tiré sur un homme après un refus d'obtempérer levée

Publié le 5 mai 2022 à 16h59, mis à jour le 5 mai 2022 à 17h42
Hauts-de-Seine : la garde à vue du policier qui avait tiré sur un homme après un refus d'obtempérer levée

Source : TF1

Un véhicule avec à son bord quatre personnes a été poursuivi mardi dernier par la police après un refus d'obtempérer.
Une fois à l'arrêt, les occupants auraient refusé d'ouvrir la porte aux fonctionnaires.
L'un d'eux aurait brisé la vitre avec son arme, tirant a priori sans le vouloir avec son arme.
L'auteur du tir avait été placé en garde à vue. La mesure a été levée quelques heures plus tard.

L'événement est survenu mardi matin à l'aube. Vers 5 heures, la police de Seine-Saint-Denis puis celle des Hauts-de-Seine ont poursuivi un véhicule Clio qui avait commis un refus d’obtempérer à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis). Ce véhicule a poursuivi ensuite son chemin jusqu’à Suresnes avant de remonter vers Courbevoie où un dispositif dit "sticker" (petite "herse" en travers de la chaussée pour crever les pneus) a été mis en place. Le véhicule ne s’est finalement arrêté que plusieurs dizaines de mètres plus loin. C'est là que le coup de feu a été tiré par un policier, touchant l'un des occupants du véhicule. 

Un mouvement aurait déclenché le tir

"Des premiers éléments, il ressort que les quatre occupants se seraient alors enfermés dans le véhicule refusant d’ouvrir aux policiers. L’un des fonctionnaires aurait alors brisé une vitre avec son arme de service qui, entrée dans l’habitacle à la suite de ce mouvement, aurait déclenché un tir blessant l’un des occupants", indique à TF1info Hervé Lollic, procureur de la république de Nanterre. 

Selon le magistrat, la victime a été blessée à la jambe. Son pronostic vital n'est pas engagé. Elle a été hospitalisée. 

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Deux enquêtes ouvertes

Le parquet avait prescrit mardi l’ouverture de deux enquêtes de flagrance. L’une pour "refus d’obtempérer avec mise en danger délibérée des forces de l’ordre" a été confiée à la sureté territoriale des Hauts-de-Seine, l’autre pour "violences volontaires avec arme par dépositaire de l’autorité publique" a été confiée à l’IGPN, police des polices. Le policier a été placé en garde à vue. 

"Ces deux qualifications sont classiquement les plus hautes possibles et ne présagent en rien des faits qui seront finalement établis par les investigations en cours qui cherchent à déterminer le déroulement exact et précis des faits", avait insisté le procureur de la République mardi. 

Joint par TF1info ce jeudi, le procureur de la République de Nanterre informe que "la garde à vue du policier a été levée mardi soir le temps de continuer l’enquête, notamment sur les plans techniques pour vérifier les déclarations des différentes personnes entendues". Le magistrat ajoute que :"les gardes à vue des personnes qui étaient dans la voiture ont été levées mercredi soir pour les mêmes raisons. L’identification du conducteur a pris plus de temps et a donc imposé ces timings différents".

A l'issue des gardes à vue, tous sont ressortis libres.  "Quant aux poursuites, il peut y en avoir, comme ne pas y en avoir : aucune décision n’est prise à ce stade et donc aucune conclusion d’existence actuelle ou non de charges ne peut en être tirée", précise le procureur. 

Cet événement survient dix jours après le drame survenu sur le Pont Neuf le soir du second tour de l'élection présidentielle et au lendemain d'une forte mobilisation des policiers en France. 

Lundi 2 mai, plusieurs rassemblements devant des tribunaux et des commissariats ont été organisés dans la capitale et en province à l'appel de syndicats de police pour protester contre la mise en examen pour "homicide volontaire" du policier qui a tué deux hommes qui auraient forcé un contrôle sur le Pont-Neuf à Paris.


Aurélie SARROT

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