JUSTICE - L'homme à l'origine du gigantesque incendie qui avait menacé Marseille à l'été 2016 a été condamné mardi à cinq ans de prison, dont quatre avec sursis, qu'il effectuera sous bracelet électronique. Sa négligence avait provoqué d'importants dégâts et blessé huit personnes.
"En matière d'infraction involontaire, on ne peut pas faire plus grave". C'est ainsi que la présidente du tribunal d'Aix-en-Provence a justifié la peine infligée à Mostafa El Fathi, le maçon à l'origine du gigantesque feu de forêt qui avait menacé Marseille à l'été 2016. L'homme a écopé mardi de cinq ans de prison, dont quatre avec sursis.
Une peine supérieure aux réquisitions du parquet : la procureure Nathalie Vergez avait demandé trente mois de prison dont vingt mois avec sursis. L'année d'emprisonnement sera à purger sous le régime du bracelet électronique, a précisé la présidente. Mostafa El Fathi a également été condamné à deux amendes contraventionnelles de 150 et 1.500 euros, huit victimes ayant été blessées à des degrés divers.
Dans son réquisitoire, la procureure avait stigmatisé "le comportement inqualifiable sinon indigne" du maçon, estimant qu'"il a fui sa responsabilité de citoyen" en ne tentant rien pour essayer d'arrêter le feu, parti d'un chantier sur la commune de Rognac, à une quinzaine de kilomètres de Marseille, et qu'"il a fui sa responsabilité pénale durant l'enquête en mentant à plusieurs reprises".
"Il a déguerpi comme un lapin"
Des mensonges, qui, selon l'avocate du prévenu, s'expliquent par la "peur d'assumer la réalité, d'être à l’origine de ce désastre" : "Pour un seul homme, c'est beaucoup", a souligné Me Salima Gomri.
Cette dernière a décrit l'image d'un homme dépassé par l'événement pour répondre au reproche du manque de courage : "Il est face à un mur de feu, il n'a pas le sang-froid d'un combattant du feu, il n'a qu'un tuyau à moitié brûlé, alors il a déguerpi comme un lapin".
Avant le délibéré, Mostafa El Fathi avait une nouvelle fois présenté ses excuses mardi : "Je regrette infiniment mon acte irresponsable et je demande vraiment pardon aux victimes".
Le volet civil de cette affaire, qui concerne plus de 243 des 447 victimes recensées, sera traité par le tribunal le 5 mai.
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