François Hollande et Bernard Cazeneuve sont venus témoigner ce lundi devant la cour d'assises spéciale de Paris.L'ancien président de la République et l'ancien ministre de l'Intérieur sont revenus sur le dispositif de sécurité en place le soir de l'attaque sur la promenade des Anglais.Un dispositif jugé bien insuffisant pour les parties civiles.
"Il n'y a pas eu de relâchement" dans la lutte contre la menace terroriste avant l'attentat de Nice, le 14 juillet 2016. À deux heures d'intervalle ce lundi, l'ancien président de la République François Hollande et l'ancien ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve ont prononcé exactement la même phrase devant la cour d'assises spéciale de Paris.
Les deux hommes politiques ont été successivement interrogés sur le dispositif de sécurité mis en place sur la promenade des Anglais à Nice le soir du 14 juillet. Ils ont rappelé le contexte de la menace terroriste d'alors, évoqué les attentats récents survenus à Paris, la mise en place de l'État d'urgence et sa levée imminente annoncée le jour même pour la fin du mois par le chef de l'État.
"Après les attentats du 13 novembre, il avait été convenu que nous devions continuer à vivre, à sortir, boire des verres en terrasse. Nous voulions envoyer ces signaux pour que les Français aient confiance en leur avenir et que notre pays ne s'arrête pas, ne cède pas. En 2016, nous étions toujours sur un état très élevé de menace mais nous avons décidé de maintenir la Cop21 et de maintenir l'Euro 2016. C'était une condition pour donner de la crédibilité à notre action et maintenir notre candidature pour les Jeux Olympiques", a expliqué François Hollande qui avait aussi fait le choix avec ses équipes de maintenir cette année-là les festivités du 14 juillet.
"Le préfet a mis le paquet"
François Hollande et Bernard Cazeneuve ont expliqué par ailleurs qu'aucune menace particulière ne planait sur Nice ce jour-là. "L'auteur n'était lui-même par regardé par les services comme étant capable de rentrer dans un processus d'attaque terroriste", a relevé l'ancien Président. "Nous n'avions aucun signalement d'un individu susceptible de passer à l'acte. Rien ne laissait penser qu'une tragédie telle que celle qui est arrivée allait survenir", a expliqué plus tard Bernard Cazeneuve.
Interrogé sur les effectifs de police, François Hollande a expliqué que c'était "vraiment à l'autorité préfectorale de savoir quel dispositif doit être mis en place" sur un événement comme celui-ci. "Des victimes qui sont venues à cette barre nous ont dit ne pas avoir vu de policier à Nice, contrairement aux fans zones pour l'Euro 2016 sur lesquels ils étaient très présents", a pointé Me Mouhou, avocat de parties civiles. "Nous avons mis tous les effectifs possibles à Nice", a répondu l'ancien Président. "Le préfet a donc mis le paquet ce soir-là sur Nice ?", a rebondi l'avocat. "Oui, le préfet a mis le paquet", a maintenu François Hollande.
L'occasion pour Me Chemla, avocat de parties civiles, de rappeler qu'un rapport de l'IGPN indiquait que seuls 64 policiers nationaux étaient présents pour assurer la sécurité de 25.000 personnes sur la promenade de Nice le 14 juillet 2016. "L'IGPN indique qu'il y avait un effectif à Avignon où vous vous trouviez, un autre à Montpellier pour le départ du Tour de France, un autre à Toulouse...", détaille-t-il. "S'il y a eu un renfort de sécurité à Avignon, ça n'était pas du fait de ma présence, j'avais mon propre service de sécurité, mais du Festival", a assuré le Président.
"25.000 personnes, 64 policiers nationaux, c'est un bon ratio ?", a lancé plus tard Me Guittard, avocat de parties civiles, à Bernard Cazeneuve. "Il y avait aussi les policiers municipaux, les gendarmes sur les axes routiers, les Sentinelles sur la ville, et la BST pas loin", lui a répondu l'ancien ministre de l'Intérieur. "Oui mais sur la promenade, il y avait 64 policiers seulement", a déploré l'avocate.
#attentatdeNice réaction de Me Chemla après l'audition de François Hollande: "Le préfet avait demandé des effectifs supplémentaires" pic.twitter.com/gPLfcGMUg9 — Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 10, 2022
#attentatdeNice réaction de Me Cathy Guittard après les auditions de Bernard Cazeneuve et François Hollande: « Les conséquences de cet événement sont dramatiques. Personne n’a envie d’assumer les conséquences de cet acte. » pic.twitter.com/UjKMJ9jXK1 — Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 10, 2022
"Ils nous prennent pour des idiots"
De quoi offusquer de très nombreuses parties civiles dont la grande majorité estime qu'il y a bien eu un relâchement après l'Euro 2016 en matière de sécurité. Jean-Claude Hubler, président de Life for Nice, a ainsi estimé que l'audition de François Hollande n'avait rien apporté aujourd'hui. "On a eu Valls à l'époque qui nous a fait un discours pour nous dire que la sécurité, c'était une bagarre entre l'État et la mairie de Nice. Là, on vient d'avoir un Président qui nous dit que la sécurité était présente. Il n'était pas présent ce soir-là pour le voir. On peut tous dire qu'il n'y avait pas de sécurité le soir de l'attentat."
#attentatdeNice Jean-Claude Hubler, président de Life for Nice : « Les victimes niçoises nous ont bien dit que pendant la période de l'Euro 2016, il y avait de la sécurité alors que sur le soir de l’attentat, il n'y avait rien. » pic.twitter.com/BtLi1Tsz2D — Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 10, 2022
Jean-Claude Hubler maintient que tous les témoignages recueillis pas son association font état de forces de l'ordre très présente pour l'Euro 2016, "6000 personnes pour une fan zone" et quasi nulle pour le 14 juillet. "Je suis parti à 1h16 du matin, heure à laquelle les CRS sont arrivés. Ils n'étaient pas là avant. Même mon neveu m'a dit quelques jours après l'attentat : 'Ils nous prennent pour des cons'. Il a raison, ils nous prennent pour des idiots. On était présents, on sait s'il y avait des forces de police ou pas. Elles n'étaient pas présentes. Si elles avaient été là, elles auraient pu stopper le camion plus tôt."
D'autres parties civiles interrogées à l'issue de l'audience ont regretté de ne pas avoir de réponse à leur question. "Tout le monde se rejette la faute. C'est la mairie, c'est l'État, c'est le préfet, on aimerait bien savoir qui a pu avoir l'idée de ne mettre que 64 policiers sur la promenade le 14 juillet", a lâché l'une d'elle avant de quitter le palais.
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